Cinq syndicats du transport scolaire en grève 

GRÈVE. Les parents sherbrookois ont été forcés de trouver des alternatives pour amener leurs enfants à l’école, alors que cinq syndicats du transport scolaire, dont celui des travailleurs et travailleuses du transport scolaire des Cantons qui couvre le territoire de Sherbrooke, ont fait grève jeudi le 18 avril.

Au total, ce sont 15 000 élèves estriens qui sont touchés par le déploiement de cette grève d’une journée.

Le président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie-CSN, Denis Beaudin, est catégorique : il faut que l’augmentation des contrats des transporteurs, reçue de la part du gouvernement du Québec, descende jusqu’aux chauffeurs.

« On est dans l’obligation de sortir dans la rue pour envoyer un message clair aux transporteurs. Ça fait deux ans qu’ils reçoivent de l’argent supplémentaire de Québec, il faut que cet argent revienne dans nos poches comme prévu. Il nous faut cet argent pour continuer à avoir des chauffeurs. Les transporteurs préfèrent garder ça dans leurs poches », dit-il en ajoutant qu’à la fin de l’année scolaire, la convention collective sera achevée depuis un an.

Rappelons qu’à la fin du mois de janvier 2023, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, avait mentionné que « les chauffeurs devaient avoir leur juste part » en déclarant également que les montants ont bel et bien été versés aux transporteurs.

M. Beaudin ajoute que les chauffeurs n’auront pas peur de retourner en grève si les discussions ne sont pas « assez sérieuses » lorsqu’ils retourneront à la table de négociation.

Rencontré sur place au rassemblement qui avait lieu au parc Jacques-Cartier, Jean-Marc, un chauffeur de longue date, en a assez des conditions salariales, qui ne sont pas suffisantes.

« Le salaire est l’enjeu numéro un. Il nous manque quatre ou cinq dollars de l’heure. Les conditions de travail ne sont pas toujours faciles, il y a beaucoup plus de discipline à faire, les enfants sont de plus en plus gâtés et on ne peut pas dire non. C’est de plus en plus difficile », insiste-t-il en espérant que cette mobilisation aura un poids sur la direction que prendront les prochaines négociations avec l’employeur.

De son côté, la présidente du secteur transport-scolaire-CSN, Josée Dubé, affirme que l’attitude des transporteurs doit changer.

« Ils ont réclamé plus d’argent auprès du gouvernement pour mieux payer leurs chauffeurs et ils l’ont eu, c’est maintenant le temps de passer des paroles aux actes. En ce moment, il y a quelqu’un qui fait de l’argent sur notre dos, alors que c’est nous qui sommes aux premières loges et qui devons gérer les enfants dans des conditions difficiles », explique Mme Dubé.«