Des résidents qui n’en peuvent plus dans le secteur de Brompton 

Des citoyens du secteur de Beauvoir en ont assez. Ceux-ci veulent une intervention de la Ville de Sherbrooke afin de régler un problème persistant d’inondations d’un ruisseau qui parcourt leurs terrains. 

Le 24 juin 2023 restera gravé dans la mémoire de Pierre Drouin, un résident de la rue des Sept-Soleils, alors qu’une pluie diluvienne a transformé le petit ruisseau devant chez lui en une rivière de quatre pieds. Son sous-sol a été inondé, créant des dommages importants. 

«Je suis revenu chez moi et il y avait de l’eau partout. En 15 minutes, il avait 4 pieds d’eau. Avec les changements climatiques, la nature est imprévisible. L’eau s’accumule partout. La Ville a des responsabilités », exprime M. Drouin.

Il déplore que les champs, situés quelques kilomètres plus hauts, irriguent l’eau dans les fossés qui se rendent éventuellement dans le ruisseau et qui passent sur son terrain pour finalement se déverser dans la rivière Saint-François.

Même son de cloche de la part de Robert Gauthier qui habite à quelques centaines de mètres plus loin sur la rue des Ruches depuis plus de vingt ans.  

«C’est inquiétant. Quelquefois, s’il y a une très longue pluie intense, les fossés montent beaucoup et on ne sait jamais quand ça va arrêter. On se demande si ça va rentrer chez nous ? », partage-t-il.

Un problème qui date d’avant la fusion 

Selon les résidents, cette problématique remonte à l’origine de la création du quartier résidentiel à la fin des années 90, alors que ces terrains appartenaient au Canton de Brompton. Selon eux, l’humain a fragilisé le secteur avec des modifications. 

«Pour être capables de faire la rue des Ruches, ils ont été obligés de changer la configuration du ruisseau. Il y deux courbes de 90 degrés créées par l’humain. En ce moment, il a un parcours artificiel qui fait en sorte que le ruisseau déborde à certains endroits. Le quartier en bas du nôtre n’était pas considéré comme une zone inondable, mais en raison des modifications, ce l’est maintenant», mentionne Robert Gauthier en ajoutant que l’eau s’accumule en raison des nombreux ruisseaux en amont. 

Plusieurs résidents se sont présentés au conseil municipal du 12 mars afin d’obtenir des réponses. Le directeur général adjoint, Gaétan Drouin, a mis de l’avant l’importance d’une solution à long terme. 

«Nous sommes très conscients des enjeux. L’été 2024 a été historique en termes de précipitations. On a reçu les résultats préliminaires de l’étude hydrologique. On ne peut pas se précipiter vers des solutions temporaires. On doit valider avec nos experts quelles pourraient être les solutions», a déclaré M. Drouin, en mentionnant que la responsabilité était partagée, alors que ces citoyens ont fait le choix d’habiter près d’un cours d’eau.

Les résidents ne sont pas rassurés selon M. Gauthier. Ceux-ci aimeraient que la Ville prenne les choses en main. Le résident de la rue des Ruches propose d’idée de créer un bassin de rétention.

 «La Municipalité vient de recevoir le rapport. J’imagine que dans quelques semaines ont pourra recevoir des nouvelles. On n’est pas nécessairement confiants, mais je ne veux pas lancer la serviette trop vite. Ça va dépendre de ce que la Ville va nous dire», a-t-il dit en ajoutant que plusieurs résidents avaient déboursé des milliers de dollars pour nettoyer les dégâts du 24 juin 2024.