Des soins de pieds pour les personnes en situation d’itinérance 

SOINS. Le centre de jour -Ma -Cabane offre des soins de pied aux personnes en situation d’itinérance depuis la fin du mois de décembre. Un service unique à -Sherbrooke qui a des vertus très positives selon le directeur, Marc St-Louis.

« Les gens marchent beaucoup et ils sont souvent mal chaussés. L’hiver en particulier, où il fait froid, ils auront les chaussures humides. L’usure des pieds est importante pour ces personnes.On peut également prévenir des engelures », mentionne-t-il.

Selon M.-St-Louis, ce type de service existe à Montréal depuis quelques années. C’est en constatant que les besoins étaient présents à Sherbrooke qu’il a commencé à faire les démarches pour l’instaurer dans la région.

« Chaque rendez-vous est comblé,il y a toujours quelqu’un et il y en a souvent quatre ou cinq qui passent quand le service est offert. Ça démontre que le besoin existe et qu’il est apprécié », dit-il en ajoutant que ces traitements sont disponibles au deux semaines.

Infirmière de carrière, Julie Lavallée apprécie chaque rencontre qu’elle fait. Elle sent la reconnaissance à chaque rendez-vous.

« C’est une partie du corps qui est tellement importante, parce qu’on marche constamment. Je me suis dit que je pouvais vraiment leur apporter un bien-être. Je donne le soin, mais j’écoute aussi. Je remarque que la simple action de les écouter leur fait du bien. Certains ont des plaies, des engelures et des problèmes de pieds, donc c’est important s’en occuper », indique-t-elle.

Briser le jugement

Mme Lavallée l’avoue, elle était craintive à l’idée de travailler auprès d’une telle clientèle, mais son opinion a changé très rapidement.

« J’étais dans un monde que je ne connaissais pas. Je me suis dit qu’ici, j’allais rencontrer toute sorte de monde avec des problèmes en santé mentale. Je me suis demandé si j’étais au bon endroit, mais aujourd’hui je me sens bien et je me sens en sécurité. Avec mes discussions avec eux, je me suis juste rendu compte que ça pouvait être moi qui se retrouve dans leur situation. J’entends leur histoire et je me dis que je ne suis pas à l’abri. Je les accueille sans jugement », mentionne-t-elle.

De son côté, M. St-Louis croit que ce type de projet est important puisqu’à plusieurs niveaux, Ma Cabane n’a pas la main mise.

« Il y a des limites à s’étirer le cou, on ne peut pas tout contrôler et on fait avec ce qu’on a, mais c’est en développant de tels projets que l’on peut améliorer leur qualité de vie au quotidien », conclut-il.