La prison Winter classée patrimoniale

PATRIMOINE. La prison Winter de Sherbrooke est désormais classée comme bâtiment patrimonial, et ce, après une demande de classement déposée il y a une trentaine d’années.

Cette désignation a été officialisée par le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, le 31 octobre dernier. 

Le Musée d’histoire de Sherbrooke (Mhist) et la Société de sauvegarde de la vieille prison de Sherbrooke, une organisation à but non lucratif qui tient « à bout de bras le bâtiment depuis 30 ans », se réjouissent de la nouvelle.

« C’est la Société de sauvegarde qui avait fait la demande de classement dans les années 90. La requête a été déposée depuis tellement longtemps, que ce n’était pas dans l’air que ça allait être accepté. On était bien heureux de la belle surprise », indique David Lacoste, directeur général du Mhist.

Par cette attribution, le ministre reconnaît cet ancien milieu carcéral comme un des « témoins significatifs de l’histoire du Québec » et souhaite en assurer sa protection.

Cette annonce « ravive » du même coup le projet muséal du Mhist, soit d’animer l’intérieur de la prison et de mettre en lumière « 120 ans d’histoire carcérale ».

La Loi sur le patrimoine culturel pourrait toutefois amener certaines contraintes. Elle peut s’appliquer sur l’extérieur et/ou l’intérieur du bâtiment et visera à conserver le style architectural. Plus de détails sur les limites seront déterminés dans les prochains mois. « Il faut 9 à 12 mois pour que le processus se rende au bout », précise M. Lacoste.

Concernant le financement, le Mhist est toujours en attente de réponses de la part du ministère. Ce classement pourrait changer le « pourcentage d’implication du gouvernement au niveau financier ».

« Dans la conférence de presse, le ministre parlait du mur d’enceinte et de la maison du geôlier. Ça veut dire qu’on pourrait sauver des éléments complémentaires », indique M. Lacoste, tout en précisant que la prison Winter est la seule au Québec à avoir un mur d’enceinte complet.

Sans prendre en compte le projet muséal, les coûts de restauration du bâtiment sont estimés à 12 M$. Il reste à voir si cette classification permettra d’aller de l’avant.

« Cette classification ne vient pas avec un chèque, mais facilite l’accès au chèque », conclut M. Lacoste.