La santé des plantes scrutée à l’Université de Sherbrooke

PLANTES. De nouvelles serres pour l’étude des plantes ont été inaugurées à l’Université de Sherbrooke,  ce jeudi (2 mai). Celles-ci offriront des possibilités sans fin aux différents chercheurs et étudiants qui s’intéressent à la santé des plantes, à l’époque des nombreux changements climatiques.

Le Complexe de recherche intégrative en sciences végétales et environnementales (CORSÈVE) pourra se pencher sur la recherche approfondie dans différentes conditions de température, douze fois par mois. Ces équipes de recherche pourront, grâce à cette technologie, obtenir des données concrètes sur la croissance et la défense des plantes.

« On veut avancer la recherche en biologie végétale et l’application éventuelle des différentes études sur le terrain. De façon plus concrète, on parle de mieux comprendre comment les plantes se battent contre des pathogènes, comment elles collaborent avec les microbes bénéfiques et comment elles réagissent aux stress environnementaux », a affirmé d’entrée de jeu le professeur et directeur scientifique du CORSÈVE, Peter Moffet.

Le projet est estimé à près de 12 millions de dollars selon M. Moffet. Également, avec ces serres, les chercheurs peuvent recréer différents milieux avec des changements distincts de température et de luminosité selon les objectifs.

« Tout est modulable selon ce qu’on souhaite obtenir. Par exemple, on peut créer des conditions que l’on va retrouver dans une serre industrielle ou dans un champ minier dans le nord du Québec », indique M. Moffet, en mentionnant que ce projet est attendu depuis une dizaine d’années.

De quelle manière cette nouvelle serre se traduira-t-elle pour les citoyens ? Selon le professeur, les recherches du CORSÈVE contribueront à la santé des végétaux et, par le fait même, aux productions agricoles.

« On veut un bénéfice pour la société. L’une des utilisations évidentes est dans la production de nourriture, pas seulement pour la sécurité alimentaire, mais aussi pour la santé économique des producteurs. On veut trouver des manières d’augmenter les productions avec moins d’intrants », explique-t-il en indiquant que des milliers de plantes pourront grandir annuellement dans ces serres.

L’importance du phénotypeur

À l’intérieur de ces serres se trouve une technologie importante pour l’avancée des recherches. Il s’agit du phénotypeur. Un appareil, qui à l’aide d’un système de caméras, permettra aux chercheurs de suivre l’évolution des plantes et des arbustes, de la mise en pot jusqu’à la maturité.

« Le phénotype est l’ensemble de toutes les caractéristiques. Ça permet d’analyser une plante sous toutes ses formes dans des conditions différentes, ce qui permet ensuite de mesurer toutes les caractéristiques pour voir la croissance ou pour déterminer la réaction d’une plante à une infection ou un microbe bénéfique.

Cette nouvelle aura aussi des impacts sur le rayonnement de l’Université de Sherbrooke à l’international. « À long terme, on sera un « Hub » d’innovation. C’est une infrastructure assez rare, donc on va avoir assurément des gens qui vont vouloir faire des projets avec nous. On aimerait notamment avoir des écoles d’été pour des stages », complète Peter Moffet.