La taxe piscine se confirme dans la controverse 

PISCINES. La taxe piscine de 80 $ a été officialisée dans la division par le conseil municipal mardi (9 avril). Ce sont donc 12 000 propriétaires de piscine qui recevront une facture au cours des prochains jours, alors que le gain pour la Municipalité est estimé à près de 944 000 $.

C’est un vote de 8 contre 7 qui s’est soldé en faveur de l’adoption.

Comme à chaque fois que ce sujet est revenu au conseil municipal, les discussions entourant la taxe piscine ont encore été très nombreuses autour de la table du conseil municipal. Les critiques fusaient de part et d’autre.

La conseillère du district d’Ascot, Geneviève La Roche considère que les élus devaient aller de l’avant.

« Je suis mal à l’aise que si on change d’idée. On en a discuté, on a laissé travailler nos équipes sur les modalités et on voudrait tout annuler? », s’est-elle questionnée avant le vote. J’aimerais également rappeler que le fait de faire monter les taxes davantage, ça fait grimper les coûts des logements. Nous avons besoin de protéger ceux avec des plus petits revenus. »

Pour M. Gingues, tout est une question de choix et de priorité avant de taxer les citoyens à l’aide d’une nouvelle taxe.

« Lorsque nous avons effectué l’exercice budgétaire, on nous a demandé d’arriver avec des solutions pour économiser, ce sont des choix que l’on devait faire. Ce n’est pas équitable pour les propriétaires de piscines, donc je vais voter contre. »

La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, considère qu’il n’est pas responsable de changer d’avis.

« Il faut qu’il y ait une assurance, ce n’est pas un engagement politique ou une promesse électorale, c’est une décision du conseil municipal. Il n’y a rien de plus sécurisant pour les équipes municipales. »

De son côté, la conseillère du district de Desranleau, Danielle Berthold, a eu le vote pivot. Elle a souhaité mettre en avant qu’il faudrait apprendre de la manière dont ce dossier a été géré.

« J’ai 62 ans et je suis une femme de conviction. Tout être humain a le droit de se questionner. Nous n’avons pas, avec cette imposition, demandé aux services les modalités, il aurait fallu qu’on fasse la demande bien avant. Il faudra penser en amont pour prévoir les modalités. Je suis d’accord avec le fait que ce n’est pas équitable et ce n’est pas normal qu’une piscine creusée de 27 pieds ait la même taxe qu’une piscine de 12 pieds. »

Les modalités

Les propriétaires de piscine recevront un encart et la facture par la poste à partir du 10 avril. S’il y a une erreur, ils devront remplir un formulaire de déclaration sur le site web de la Ville avant le 10 juin 2024. À partir de 2025, la facturation se fera au début de chaque année.

Rappelons qu’en décembre dernier, les élus sherbrookois s’étaient positionnés en majorité en faveur de l’adoption de cette nouvelle taxe dans le cadre du budget 2024. Selon la directrice des finances de la Ville de Sherbrooke, Nathalie Lapierre, il ne s’agit pas d’une taxe sur l’eau ni d’une mesure d’écofiscalité.

Rappelons également qu’une image aérienne prise en novembre 2023 sera utilisée afin d’identifier les piscines sur le territoire. Cette image aérienne sera reprise chaque année. Sherbrooke définit une piscine comme étant « un bassin artificiel extérieur ou intérieur, permanent ou temporaire, creusé, semi-creusé ou hors-terre, destiné à la baignade » avec une profondeur d’eau de 60 cm ou plus.