L’art de revaloriser les matières résiduelles

GESTION DES DÉCHETS -Les déchets, les petits comme les grands, sont entreposés sur le terrain d’enfouissement chez Valoris à Bury. Le nombre de matières résiduelles s’est stabilisé depuis quelques années, et ce, malgré les efforts mis en place par la -Ville de -Sherbrooke pour le réduire.

La Ville de Sherbrooke envoie environ 34 000 tonnes de matières résiduelles par année au centre d’enfouissement, selon le rapport d’activité 2022 de Valoris. Ce dernier s’occupe de la collecte et la gestion des déchets des secteurs du -Haut-Saint-François et de Sherbrooke, en plus de la collecte du compost à Sherbrooke.

En juin dernier, Valoris a ouvert une septième cellule d’enfouissement pouvant accueillir jusqu’à 99 500 tonnes d’ordures. « À la suite de l’obtention du décret du gouvernement du Québec nous autorisant un agrandissement, nous avons eu 2,4 millions de mètres cubes, ce qui nous permet d’avoir les cellules 7 à 11 », indique Louis Longchamps, directeur du développement durable et des relations externes chez Valoris.

Cette capacité a été établie en tant que « scénario catastrophe », et non comme un objectif à atteindre. Selon M. Longchamps, le nombre de matières enfouies provenant des deux régions desservies se situe entre 50 000 et 55 000 tonnes annuellement.

« Si on va à 99 500 tonnes par année comme on est autorisé à le faire, on en a pour six ou sept ans. Notre vision et notre mission, c’est de l’utiliser le plus longtemps possible. On parle de 10, 15, peut-être même 20 ans, dépendamment de la situation », explique M. Longchamps en précisant qu’un bon tri à la source peut avoir un impact sur la durée de vie de la cellule.

« Entre 2021 et 2022, on constate une légère diminution du tonnage des déchets et de recouvrement reçus [des deux régions] chez Valoris. Cependant, la matière organique a augmenté et les résidus de construction, de rénovation et de démolition (CRD) ont plus que doublé », indique-t-on dans le rapport annuel d’activités de 2022 de l’organisation.

Des lignes de tri pour revaloriser

Valoris possède trois chaînes de tri qui tend à encourager la revalorisation des matières. Les plus utilisées, soit les lignes résidentielle et ICI (industrielle, commerciale et institutionnelle), à la fois mécanique et humaine, visent à filtrer « les petits et les gros déchets ».

La ligne des résidus de construction est utilisée sur demande par les organisations du secteur public ou privé. Elle catégorise les matières de construction, de rénovation et de démolition telles que le bois, le métal et le plastique, dans des compartiments différents. « Dans un monde idéal, elle serait toujours en fonction », souligne M. Longchamps en précisant que beaucoup de matériel pourrait être dévié de l’enfouissement de cette façon.

Un sac d’une durée de mille ans

Une fois la collecte faite, les camions se dirigent vers les terrains d’enfouissement, là où les déchets seront entassés. Au fur à mesure que la cellule se remplit, une membrane « d’une durée de mille ans » recouvre journalièrement la cellule afin d’éviter que les ordures ne s’envolent et soient en contact avec la vermine.

« Lorsqu’elle est remplie, on soude le tout et ça créer un gros sac de plastique dans lequel on aspire l’air pour retirer le biogaz. Ensuite, ce dernier est envoyé dans notre système de destruction du gaz », explique M. Longchamp.

C’est par le processus de « digestion en anaérobie », générée par les déchets qui se décomposent sans oxygène, que le biogaz est formé. Valoris évalue présentement les options pour réutiliser cette énergie au lieu de la détruire.

En raison de leur poids et leurs tailles, les meubles rembourrés tels que des matelas ou des sofas défraîchis sont problématiques dans les sites d’enfouissement, car ils prennent « beaucoup de place, ne sont pas compactables et ne pèse rien ». Ce type d’ameublement peut être recyclé par les écocentres, et s’il est réutilisable, « il peut avoir une deuxième vie », indique-t-il.

M. Longchamps souligne que « parfois ça peut prendre plusieurs jours ou semaines avant que les écocentres viennent chercher les mobiliers. Une fois qu’ils passent à la pluie, c’est fini, ils vont dériver ici », conclut Louis Longchamps tout en rappelant la simplicité et l’importance du « bon geste, bon bac ».