Le Carrefour de l’Estrie, 50 ans plus tard

AFFAIRES. Malgré l’intérêt fort des consommateurs à acheter en ligne, le Carrefour de l’Estrie connaît une « belle hausse d’achalandage » post-pandémie et souhaite continuer à être « vraiment plus qu’un lieu où aller magasiner. »

Dans la dernière année, le Carrefour a tenté de développer un aspect « communautaire » dans lequel ses activités sont orientées en ce sens. « On fait des événements pour que les gens viennent passer du temps, s’amuser, apprendre des choses, et en quelque sorte, on crée un esprit communautaire », explique Nathalie Labrecque, la directrice générale du Carrefour de l’Estrie.

Au-delà de l’offre commerciale, l’établissement se considère comme un endroit social dans lequel des relations et des souvenirs sont construits. « Nous avons réalisé que le Carrefour, c’est vraiment plus qu’un lieu où tu viens magasiner, ça devient un milieu de vie par la bande. Par exemple, lorsque tu travailles dans un commerce, tu te formes une petite famille à l’interne. Le fait d’avoir des événements au fil des années, on a implanté des habitudes », indique Mélissa Denis-Clark, coordonnatrice marketing au Carrefour de l’Estrie.

C’est grâce au suivi des tendances et de l’évolution du marché que le Carrefour est encore en activité après cinquante ans d’existence.

C’est dans ce même esprit que des zones « rétro » sont aménagées à différents endroits dans le centre d’achats pour créer de la nostalgie chez la clientèle.

« On a su se réinventer avec l’offre commerciale qu’on avait. Ce qui nous a permis de suivre la clientèle dans chacune des étapes de leur vie. Quand tu es enfant, tu viens créer des souvenirs avec le père Noël ensuite de ça, tu viens faire des commissions avec tes parents, tu connais les lieux, premier travail aussi dans les boutiques qui peut devenir un vrai premier emploi professionnel. On a vraiment su accompagner tout le monde. »

Encore aujourd’hui, le Carrefour de l’Estrie est un « gros vecteur économique autant pour les marchands que pour les emplois », indique Mme Labrecque.

L’inquiétant numérique

« L’expérience en centre d’achats ne changera pas, Internet c’est le fun, car c’est rapide et pratique pour certaines commodités. Les gens aiment ça venir voir le vêtement et l’essayer sur place, manger une bouchée, rencontrer des personnes et si possible faire une activité. La clientèle apprécie ça de plus en plus », exprime la directrice générale.

Avec la pandémie, les gens se sont davantage tournés vers le commerce en ligne. Cependant, cette nouvelle habitude a créé une inquiétude auprès du centre d’achats. « On croyait que ça allait tuer les centres d’achats et qu’il aurait fallu prendre une tournure vraiment plus numérique. C’est dans l’ère du temps. On s’est rendu compte que ça devenait du divertissement et une activité de venir au Carrefour de l’Estrie », explique Mélissa Denis-Clark.

« On est vraiment sur une belle lancée. L’an dernier on est revenu à des chiffres avant pandémie, et encore cette année on a battu l’an dernier haut la main avec une superbe hausse d’achalandage. Les gens sont toujours au rendez-vous. On continue notre position de destination de magasinage par excellence », déclare Nathalie Labrecque.

Le Carrefour de l’Estrie « frôle » actuellement les 150 magasins. Le « grand carrefour » comprend également des magasins de son secteur tel que le Winners Homesense, le Vieux Duluth, le Moores, le Bouclair, la SAQ, le Réno-Dépôt, le Best Buy, le Yellow et le Linenchest.

Projets à venir

Le magasin Winners & HomeSense déménagera dans le mail du Carrefour de l’Estrie dans l’ancien local du Surplus RD et ce dernier laissera la place à la chaine Décathlon, qui s’installera à Sherbrooke au courant de l’année.

« Ce sera le plus gros Winner au Canada », exprime Nathalie Labrecque. Il sera ouvert au public au printemps 2024.