Le compost, une solution pour réduire notre impact résiduel

MATIÈRES ORGANIQUES. Le tri de la matière dans le bac brun est primordial dans le processus du compostage des résidus organiques des Sherbrookois. Malgré l’amélioration au fil des années, il reste encore du travail à faire pour bien catégoriser les déchets.

Les Sherbrookois sont encouragés à composter en utilisant le bac brun que l’on trouve partout dans la ville. Annuellement, près de 18 000 tonnes de compost sont traitées pour le territoire de Sherbrooke.

Le compost est « une matière inerte, très peu fertilisante » contrairement à ce que l’on pourrait croire. C’est un résiduel « riche en carbone avec des propriétés de rétention de nutriments. Le compost agit comme un support à la végétation », explique Olivier Sylvestre, directeur régional chez Englobe en Estrie.

Englobe est une compagnie canadienne qui s’occupe du tri et de la production de compost de la ville de Sherbrooke et également pour plusieurs autres villes de la province. « On essaie le plus possible d’éviter l’enfouissement dans toutes nos activités », ajoute M. Sylvestre.

« Bon geste, bon bac »

Le bac à compost vise à accumuler « tout ce qui est organique et qui se décompose, comme des résidus de table, de jardinage ou de carton, même s’il est souillé ou avec un peu d’encre »,  mentionne M.Sylvestre.

Le mélange de résidus organiques du bac qui entre en contact avec l’oxygène crée une matière « balancée ». Toutefois celle-ci est « très contaminée de matières résiduelles », indique le directeur. M. Sylvestre affirme que près de 3 % de ce qu’on retrouve dans cette matière va au site d’enfouissement ou au recyclage comme des bouteilles de vin ou des pots de yaourt.

« Là où nous avons de gros enjeux, c’est avec le plastique et le verre. Une bouteille de verre, c’est carrément mortel. On n’est pas capable de la ressortir complètement du convoyeur si elle explose en mille morceaux. Ils peuvent se retrouver dans le résultat final. Pour nous, c’est un lot de perdu », déclare-t-il.

De fins morceaux de plastique sont considérés comme plus « tolérables », car ils sont « moins dangereux » dans le compost.

M. Sylvestre rappelle l’importance de choisir des sacs compostables certifiés pour récolter ses déchets organiques et de ne pas utiliser des sacs biodégradables. Ces sacs peuvent se retrouver dans différents magasins de grandes surfaces ou des quincailleries. 

D’autant plus que pour ceux qui ont un terrain, l’utilisation d’un composteur est une façon « facile et efficace » de réaliser son propre compost à petite échelle.

Retour aux citoyens 

« La Ville de Sherbrooke utilise son compost pour reverdir ses parcs par exemple. Il y a un beau retour, les gens qui participent à la collecte voient revenir leurs efforts dans leur environnement », indique M. Sylvestre.

À même ses installations chez Valoris à Bury, Englobe s’occupe de faire le tri des résidus les plus frais et adéquats, de tamiser la matière et ensuite de la transformer en terreau. « On vient l’améliorer avec du sable et de la mousse de tourbe pour le support aux plantes, pour le rendre plus drainant », ajoute-t-il, en précisant que « les recettes » sont adaptées selon son utilité.

Ce sont les municipalités, les agriculteurs, les paysagistes ou les centres de jardins qui sont des clients réguliers de ces terreaux.

Contrairement à un site d’enfouissement, la matière organique se dégrade avec les bactéries et l’oxygène. « C’est un procédé naturel et efficace. On crée un produit applicable dans l’environnement de la population. On procède vraiment à une utilisation complète de la matière en la revalorisant », conclut Olivier Sylvestre.