« Le Monarque » va de l’avant, mais ne fait pas l’unanimité 

LOGEMENTS  L’appui du conseil municipal au projet de l’immeuble Le Monarque, un projet de logements sociaux de 134 logements, a été déchirant pour plusieurs conseillers, alors que l’enveloppe pour 2024 est désormais vide. 

Les avis autour de la table du conseil municipal étaient divisés alors que 10 élus contre 5 ont voté en faveur du projet. Parmi ceux-ci, certains l’ont fait, mais pas gaieté de cœur. C’est le cas de la conseillère du district de Saint-Élie, Christelle Lefèvre, qui a voté pour l’approbation du projet.

Rappelons que les élus critiquent ouvertement le programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), qui oblige les municipalités à dépenser à la hauteur de 40% de la part offerte par le gouvernement.

«On se retrouve parfois dans des situations de dilemme qui sont très inconfortables. Le PHAQ n’est pas adapté à notre réalité. Je crois qu’on a fait notre part dans ce dossier parce que l’on va au-dessus de ce que nous avions péniblement budgété. On doit passer notre message à Québec, mais je ne pense pas que c’est en refusant ce projet que nous adressons le mieux notre message. Les points de vue sont valables, mais pouvons-nous vraiment nous priver de 134 logements ? « , a partagé Mme Lefevre.

La construction de cet immeuble sur la rue Bossé pourra donc se mettre en branle dès 2024, l’un des arguments de certains élus afin d’accepter le projet. 

«On peut bien se dire qu’il aura d’autres projets, mais on n’a aucune garantie pour le futur. Là, on sait qu’il y a 134 logements qui sont prêts à lever. Oui, il faut sortir plus d’argent qu’on peut le faire normalement, mais au moins, on les aura», a mentionné la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin.

La contribution de la Ville est de plus de 9,9 millions de dollars (près de 75 000 $ de la porte), mais le coût total du projet s’approche de 470 000$ de la porte.

En ce qui concerne le conseiller du district de l’Université, Paul Gingues, Sherbrooke a déjà contribué à sa juste part.  

«On s’était dit huit millions, si on dépasse, j’ai peur que ça crée un précédent. Tous les projets ou presque sont bons.»

Aucune lunette mieux que les autres

De son côté, le conseiller du district des Nations, Raïs Kibonge, a voulu mettre de l’avant qu’il n’y avait aucune «mauvaise position».

« Tous les arguments sont bons. Ce qui est difficile avec notre métier est que l’on doit mettre en contradiction nos rôles. On doit être à la fois administrateurs et représentants du citoyen. On doit penser à notre quartier et à l’ensemble de la Ville ou bien gérer financièrement la Ville de bonne manière , mais prendre des décisions rapides pour la sécurité des citoyens. Ce que j’entends autour de la table, c’est que chacun porte ses lunettes. Certains portent celles plus administratives, économiques, alors que d’autres, plus sociales et humaines. Elles ne doivent pas être en contradiction. «