Le suremballage: un fléau selon Action Saint-François 

DÉCHETS. Ce fut une année fort occupée pour l’organisme Action Saint-François, qui vise l’amélioration et la préservation des cours d’eau en Estrie, alors que plus de 19 000 tonnes métriques de déchets ont été ramassés par les bénévoles en 2023. Un signe que peu de choses changent selon le directeur de l’organisme, Robert Léo Gendron. 

«Dans le monde actuel, c’est déjà une énorme défi de faire une différence sur l’aspect environnemental. On a juste à penser au phénomène du suremballage. Je ne crois pas qu’il y a davantage de responsables, mais on trouve encore des déchets venant de l’humain sur nos berges. Ça montre que les gens ne sont pas plus conscientisés ou qu’ils ne s’en préoccupent pas plus», explique M. Gendron, en ajoutant que les bénévoles ramassent annuellement beaucoup de déchets dans les fossés de la rue Dunant, près du Mont-Bellevue.

Rappelons que l’organisme se donne la mission de l’assainissement des eaux, des berges et des plaines inondables du bassin versant de la rivière Saint-François, en organisant différentes activités de ramassage de déchets et de gros rebuts. Elle organise également des séances de plantations d’arbres. Au total, ce sont 41 activités de ramassages qui ont été organisées au cours de la dernière année.

L’exemple frappant selon lui que «le changement de mentalité n’est pas pour tout de suite», est le nombre important de masques faciaux qui a été ramassé dans les dernières années.

«C’était un nouveau produit à « consommer ». Ça montrait clairement de quelle manière on gère nos déchets. Ce n’est pas tout le monde, c’est certain, mais c’est difficile de mettre un pourcentage de qui fait attention et qui s’en fout complètement», indique-t-il.

LE RÔLE DES ENTREPRISES

Selon M. Gendron, il est important que cette prise de conscience vienne également des entreprises, qui ont leur part de responsabilité dans le maintient de l’environnement.

«Plusieurs compagnies qui fabriquent nos biens ne font pas réellement attention. Certaines sont plus sensibles à l’environnement, mais ce n’est pas suffisant. Aujourd’hui, les gens surconsomment et génèrent beaucoup plus d’emballages que par le passé. Ça fait en sorte que c’est considérablement plus difficile à gérer», mentionne-t-il.

Toujours selon lui, la montée en popularité du magasinage en ligne sur les sites comme Amazon complique les efforts. 

Pour M. Gendron, des efforts plus importants de la part des gouvernements sont souhaitables pour une «réelle conscientisation», comme celui de l’abolition des sacs de plastique dans les épiceries.  

«Nos actions aident et ce n’est pas négligeable, mais c’est comme un cercle vicieux. Il faut aller à l’origine, à la base, c’est-à-dire à la fabrication. C’est là qu’il faut que le politique se mette le nez », termine celui qui prendra sa retraite en mai prochain après 27 ans d’implication auprès d’Action Saint-François. Il passera le flambeau à Marie-Ève Benoît.