Lyne-Marie Bilodeau revient sur son impressionnante saison

SKI. À la suite d’une saison « de rêve », la fondeuse paralympique Lyne-Marie Bilodeau regarde déjà loin devant, elle qui a les yeux rivés sur les prochains Jeux paralympiques de Milan, en 2026.

C’est un hiver exceptionnel que vient de vivre l’athlète sherbrookoise. Elle a connu sa meilleure saison en carrière, terminant sur la troisième marche du podium au classement cumulatif.

« C’était une saison particulière pour moi dès le départ puisque j’ai changé d’entraîneur en début d’année », amorce Lyne-Marie Bilodeau, qui a fait confiance au Canadien le plus décoré de l’histoire du Canada aux Jeux paralympiques d’hiver, Brian McKeever. « Il a réussi à m’amener beaucoup plus loin que ce que j’aurais cru possible. Ça a été une saison tout simplement fantastique », de poursuivre la Sherbrookoise.

L’hiver de l’athlète qui vient de célébrer son 23e anniversaire s’est conclu en beauté, elle qui est montée sur la troisième marche du podium au cumulatif, à sa grande surprise d’ailleurs.

« À la dernière course de la saison, j’avais fini quatrième au 20 km. Au moment de la remise des médailles, j’étais sur le point de partir, mais l’un de mes entraîneurs m’a expliqué que je devais rester parce que j’allais obtenir une médaille. J’étais un peu confuse, mais c’est là que j’ai compris que j’avais terminé troisième au total. J’étais vraiment contente ! »

« UN MENTAL DE FER »

Vivant avec l’hémiparésie depuis sa naissance, une paralysie de la moitié du corps qui dans son cas, affecte son côté gauche et particulièrement ses jambes, Lyne-Marie Bilodeau ne s’est jamais laissé démoraliser par son handicap. Au contraire, elle a transformé celui-ci en symbole de motivation pour percer dans le milieu sportif.

J’ai grandi dans le sport. J’ai repéré souvent à ma mère que ça allait toujours me prendre du temps pour atteindre mes objectifs, mais que j’allais toujours y arriver. Je me souviens, à cinq ans, je regardais les Jeux olympiques à la télé et je me disais que j’y serais un jour « , partage la jeune fondeuse.

Et cet objectif, elle l’a réalisé tout récemment lorsqu’elle a participé pour la première fois aux Jeux paralympiques de Beijing, en 2022. C’était particulier, puisque c’était des Jeux en pleine pandémie. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve, mais si je suis de la délégation qui ira à Milan en 2026, j’ai vraiment hâte de vivre la vraie expérience des Jeux. Je vais devoir travailler fort l’hiver prochain pour me qualifier.

DÉTERMINÉE À RÉUSSIR

Le regard vers l’avant, c’est de cette façon que l’ancienne skieuse du Club de ski du Mont-Orford approche les difficultés. C’est d’ailleurs une qualité que ses proches lui soulignent régulièrement. « Les gens autour de moi disent que j’ai un mental de fer. Je crois que je suis en mesure de faire fi des distractions et des moments difficiles pour me concentrer dans le moment présent. Selon moi, c’est ce qui m’a permis de me rendre où j’en suis aujourd’hui. »

L’une des plus grandes difficultés que Lyne-Marie -Bilodeau a rencontrées a été sa transition du ski debout au ski en luge. « À ma première coupe du monde, en Alberta, l’entraîneur de l’équipe canadienne m’a suggéré d’aller en luge. Sur le moment, ça a été un deuil puisque c’était comme une preuve de mon handicap. Pourtant, lorsque j’y repense, ça a été la meilleure décision de ma vie », affirme celle qui ajoute que sans cela, son rêve paralympique serait probablement demeuré un rêve.

Ayant touché au podium une première fois, la Sherbrookoise est déterminée à retrouver cette sensation dès la saison prochaine. Elle croit même qu’elle peut atteindre le « prochain niveau » dès l’hiver 20242025.

« J’ai pris goût aux médailles, explique-t-elle en laissant glisser un sourire. Je connais mes habiletés, je connais mes forces et mes faiblesses. Je suis bien entourée donc j’ai confiance que je peux réaliser de belles choses l’an prochain. Suffit d’aller au travail et de foncer ! », conclut la fondeuse.