Santé mentale : de jeunes artistes mis de l’avant à Mitchell-Montcalm 

ARTS. Dire que la santé mentale demeure un sujet tabou relève de l’euphémisme. Des élèves de l’école Mitchell-Montcalm ont ainsi pris leur courage à deux mains en s’exprimant à travers l’exposition Un portrait, en collaboration avec Sporobole et Cosimu.

Une dizaine d’œuvres des jeunes de l’école Mitchell-Montcalm, inscrits dans la vocation Art, communication et technologie, ornent du 9 mai au 2 juin les murs du Centre culturel et communautaire Françoise-Dunn. À première vue, elles se différencient toutes par l’entremise des couleurs, des formes ainsi que des messages véhiculés. En réalité, chaque tableau a permis aux élèves de s’exprimer sur leur santé mentale, quelle que soit leur situation.

Parmi les réalisations d’Alyssa Couture, Louis Nadeau-Lacasse et Santiago Rojas, chacune possède leur propre aura. Les jeunes sherbrookois ont toutefois concentré leur créativité sur un point en commun : la détresse et la pression reliées à la santé mentale.

À titre d’exemple, Alyssa semble toujours choquée en admirant son œuvre. « Lors de la séance photo, j’étais mal à l’aise, car je devais sortir de ma zone de confort, raconte-t-elle. Je voulais vraiment faire comprendre aux gens que nos problèmes peuvent avoir des effets sur notre santé mentale, et qu’ils peuvent découler sur notre apparence physique. »

Louis et Santiago s’avèrent aussi attachés à leurs résultats photographiques, qui sont accompagnés d’un élément sonore, permettant une meilleure compréhension de l’œuvre. « J’ai bien aimé ce projet, parce que nous étions libres. Les réalisations sont donc très personnelles », émet Santiago.

À l’instar de ses camarades, Louis met de l’avant l’angoisse qu’il peut vivre au quotidien. « Parfois, je pourrais dire que nous sommes morts de l’intérieur, mais que ça ne doit pas paraître. Avec la pression et tout, nous devons camoufler nos émotions négatives », ajoute le jeune homme, surpris d’avoir été sélectionné, car seulement 10 jeunes sur les 80 du programme avaient la chance d’être exposés.

Un partenariat enrichissant

Il faut savoir que le centre en art actuel Sporobole avait déjà accueilli les tableaux des élèves en décembre 2023. Il s’agissait d’ailleurs d’une première exposition conçue par des jeunes présentée au domicile du centre d’exploration artistique.

« Le projet m’a beaucoup interpellé, puisque le sujet de la santé mentale est important. En plus de ça, les élèves ici ont un très bon sens artistique », révèle le responsable des ateliers de création jeunesse chez Sporobole, Erik Beck, qui chapeautait l’exposition Un portrait.

Grâce à un financement de 50 000 $ en automne 2022, Sporobole avait reçu le devoir du ministère de la Culture et des Communications de mettre en place un projet sur la santé mentale auprès de jeunes. M. Beck, assisté par Benoît Côté de l’organisme Cosimu, a donc organisé des ateliers afin d’aider les adolescents.

Cette expérience pourrait même voir le jour ailleurs au Québec, alors que M. Beck est en discussion avec différents établissements scolaires, dont un à Montréal.

On peut mettre une seule photo. Je sais que le texte semble quand même long, nous aviser si nous devons le couper un peu. Merci