Sherbrooke veut prendre ses déchets en main

ENVIRONNEMENT.  S’attaquer à la gestion des matières résiduelles peut être toute une paire de manches pour les municipalités. Chaque individu est un générateur de déchets et les villes doivent faire des pieds et des mains pour réduire l’enfouissement collectif. 

La Ville de Sherbrooke s’est donc dotée du Plan de gestion des matières résiduelles 2023-2030 (PGMR) qui a été adopté en juillet dernier. 

Selon la directrice du Bureau de l’environnement de la Ville de Sherbrooke, Ingrid Dubuc, l’un des objectifs est de s’attaquer à deux générateurs importants : les multilogements et les résidus de construction, rénovation et démolition (CRD).

 » Ce qu’on a constaté dans l’évolution des statistiques est que la filière pour laquelle on a le plus de chance d’améliorer nos performances, c’est la matière organique qui se trouve dans les multilogements et dans les industries et les commerces », explique Mme Dubuc . C’est là que le gain collectif est le plus grand, car on a quand même plafonné en matière de taux d’enfouissements. Tout ce qu’on a fait en éducation et sensibilisation ont porté fruit, mais on fait du surplace. On le voit dans plusieurs villes. » 

Pour ce qui est des résidus de construction, rénovation et démolition, Mme Dubuc indique que l’objectif est de recycler et valoriser 85 % des résidus de construction, rénovation et démolition. Une lourde tâche selon elle. 

 »On est allé se fixer des objectifs plus élevés, affirme-t-elle.  De manière générale, notre PGMR est plus ambitieux que les objectifs gouvernementaux. C’est dans nos futures réflexions, mais est-ce qu’il y pourrait y avoir une obligation réglementaire lorsqu’un permis de construction est remis sur le territoire, il serait exigé de faire affaire avec un centre de tri CRD ? » Mme Dubuc ajoute qu’il faudrait davantage miser sur la déconstruction que la démolition à l’avenir. 

Bien que la Ville de Sherbrooke ait une très bonne réputation sur le plan environnemental, plusieurs villes au Québec gagnent du terrain pour les rattraper. Pour Mme Dubuc, il est donc important de tenter d’en faire le plus possible et d’avoir un plan ambitieux. 

 »Ce qui est important, c’est de ne rien tenir pour acquis. Ce n’est pas parce qu’on est bon qu’il faut en rester là. Notre financement du provincial sur la matière organique résiduelle est en fonction de comparatif entre les villes, alors si on est performant et que tout le monde l’est, on est donc collectivement moins bien situé pour nos résultats. Il faut continuer d’être performant pour avoir le même retour sur la redevance de manière annuelle», termine-t-elle.