Un petit bout d’histoire parti en fumée

HISTOIRE. Le 16 de la rue Wellington Sud, qui a été réduit en cendres le 23 janvier dernier, passera à l’histoire tout en laissant un vide dans la liste des infrastructures patrimoniales du centre-ville de Sherbrooke.

L’immeuble voisin du bar Liverpool et du Café Bla-Bla faisait partie du paysage de la rue Wellington Sud depuis plus de 100 ans. « Nous n’avons pas la date exacte de sa construction, mais on sait qu’il était là en 1907. On sait qu’il y a quelque chose sur cet emplacement depuis 1880, mais on ne peut pas affirmer si c’était le même bâtiment », indique le directeur général du Musée d’histoire de Sherbrooke (Mhist), David Lacoste.

À la fin du 19e siècle, c’est le Globe Hôtel qui a occupé l’espace pendant plus d’une décennie. « De 1920 au milieu des années 50, c’est l’édifice Darche qui a le plus marqué l’infrastructure », ajoute M. Lacoste en précisant qu’avec les années, différents locataires ont habité les lieux.

Dans les années 20, des rénovations majeures ont été exécutées pour « d’ajouter un quatrième étage et une façade au même niveau que l’édifice du Café Bla-Bla », explique-t-il.

La disparition du bâtiment a rendu visible le lettrage « Bâtisse Casino » qui décore l’immeuble qui abrite le bar Liverpool. Auparavant, un salon de quilles, un salon de billard et un endroit pour les jeux de casino ont abrité les locaux.  À l’époque, ce type d’affichage était une façon de faire de la publicité. « Il en reste très peu qui ont ce type de lettrage à Sherbrooke », confirme le directeur général du Mhist.

La création de bâtiments contigus les uns sur les autres était une façon de construire « le plus grand possible dans le peu d’espace disponible » que proposait le centre-ville. « On est dans un contexte où la voiture n’est pas vraiment présente et que la majorité du temps, tout se fait à pied. Les gens allaient magasiner sur la «Well» parce que c’était proche et facilement accessible à pied », mentionne M. Lacoste.

Ces vieux édifices sont principalement faits de bois et de briques, c’est d’ailleurs par ces matériaux qu’ils sont capables d’identifier, en partie, l’âge de ceux-ci. Lorsqu’un incendie se déclare comme pour le 16 rue Wellington, « le feu se propage beaucoup plus rapidement » en raison des matériaux.