Une avance pour Marie-Claude Bibeau : la course reste ouverte avec 22% d’indécis
ÉLECTIONS MUNICIPALES. Selon un sondage Pallas Data-Sherbrooke.info-107,7 FM, la candidate indépendante Marie-Claude Bibeau renforce son avance dans les intentions de vote des Sherbrookois à quelques jours du scrutin du 2 novembre, tandis que 22 % des citoyens se disent encore indécis.
Réalisé le 25 octobre, soit quelques jours après le débat du 107,7 Estrie, le sondage a été mené par téléphone (lignes terrestres et cellulaires) auprès de 570 électeurs. La marge d’erreur est de plus ou moins 4,1 %, 19 fois sur 20.
Si les élections avaient lieu aujourd’hui, 43,1 % des Sherbrookois voteraient pour l’ex-ministre fédérale Marie-Claude Bibeau, suivie de l’indépendant Vincent Boutin (18,8 %), du chef de Vision action Sherbrooke, Guillaume Brien (9,7 %), et du chef de Sherbrooke Citoyen, Raïs Kibonge (6,2 %).
« Marie-Claude Bibeau dispose d’une avance considérable qui semble difficile à combler. La course pour la deuxième place entre M. Boutin et les autres candidats pourrait être plus compétitive que l’issue de la course à la mairie elle-même. Le nombre élevé d’indécis et l’absence d’un thème de campagne dominant suggèrent que la dynamique pourrait encore évoluer. Mais il faudrait que Mme Bibeau trébuche de manière significative pour que le résultat soit remis en question », explique le fondateur et PDG de Pallas Data, Joseph Angolano.
« Une petite réserve : avec sa population universitaire importante, mais aussi transitoire, Sherbrooke peut être difficile à sonder, en particulier chez les jeunes. Cela dit, je m’attends toujours à ce que Bibeau l’emporte, car son avance parmi les autres groupes d’âge demeure considérable », ajoute M. Angolano.
En examinant les données plus en détail chez tous les électeurs, Mme Bibeau devance ses adversaires, notamment chez les 65 ans et plus (51,9 %), mais aussi chez les 18 à 34 ans (36,7 %). Elle mène également chez les 35 à 49 ans (43,2 %) et les 50 à 64 ans (40,6 %).
De son côté, Vincent Boutin se retrouve deuxième dans toutes les catégories, performant mieux les groupes 35-49 ans et 50-64 ans. Pour ce qui est de Guillaume Brien (VAS) et de Raîs Kibonge (Sherbrooke Citoyen), leurs meilleures prévisions se concentrent davantage chez les 18-34 ans et les 35-49 ans.
Pour la professeure en politique appliquée, Joanie Bouchard, Mme Bibeau se crée une avance probablement difficile à délogée, bien que les surprises soient possibles.
« La campagne peut encore évoluée en raison du nombre d’indécis. Mme Bibeau commence a se tailler une avance qui lui permettrait de l’emporter, même si toutes les personnes indécises décidaient de ne pas l’appuyer, mais on ne sait jamais ce qui peut se produire en politique. », indique-t-elle.
Les enjeux qui ressortent ?
À la question portant sur l’enjeu prédominant de l’élection, le tiers des électeurs n’a pas su se positionner. L’environnement (18 %), le logement (13 %) ainsi que la taxation et les infrastructures (11 %) semblent toutefois être les priorités des Sherbrookois.
« Cette fragmentation des enjeux laisse présager une campagne qui ne s’est pas encore cristallisée autour d’un thème central. L’absence d’un thème dominant peut profiter à la meneuse, en empêchant ses adversaires de rallier l’électorat autour d’une préoccupation unique et unificatrice », analyse M. Angolano.
Pour sa part, Mme Bouchard, s’étonne de voir l’environnement à l’avant. « Je me serais attendue à ce que ce soit les sujets plus traditionnels au municipal, comme la taxation, la sécurité ou les services de proximité, qui soient favorisés. »
Performance de l’administration municipale sherbrookoise ?
Questionnés sur la performance de l’administration municipale comparativement à celles de villes québécoises de taille similaire, les électeurs ont jugé Sherbrooke dans la moyenne (38 %), plutôt inférieure à la moyenne (17 %) et plutôt meilleure que la moyenne (15 %).
« Les électeurs de Sherbrooke accordent une note plutôt moyenne à leur administration municipale. Une pluralité d’entre eux la juge comparable à d’autres villes similaires. Près d’un quart la perçoivent positivement, tandis qu’une proportion équivalente la voit négativement, ce qui suggère une certaine polarisation. Le manque d’enthousiasme pour la performance de l’administration actuelle crée une ouverture au changement. Cependant, l’avance considérable de Mme Bibeau indique que les électeurs ne l’associent pas au statu quo, malgré le fait qu’elle soit une figure bien établie », conclut M. Angolano.
