Une marche pour sensibiliser au don d’organes
SANTÉ. De nombreux Estriens se sont réunis au Mont-Bellevue, dimanche matin, afin de relever le Défi Chaîne de Vie, une initiative visant à faire la promotion du don d’organes et de tissus partout au Québec.
Environ 80 personnes, jeunes et moins jeunes, ont ainsi fait l’ascension du Mont Bellevue à l’occasion de la Journée mondiale du don d’organes, qui avait lieu le 17 octobre dernier. Parmi les marcheurs, on retrouvait entre autres quelques donneurs, mais aussi une poignée de receveurs, dont Marc-André Parent, un jeune père de famille qui a reçu un coeur il y a un peu plus de quatre ans, et qui s’implique notamment avec la Maison des Greffés. Il s’est joint cette année à Chaîne de vie, pour sensibiliser les gens à cette cause, en plus de promouvoir les saines habitudes de vie.
« Ce sont les deux missions que je me suis données après ma greffe et ça adonne que ce sont les mêmes que celles de Chaîne de vie. C’était juste logique pour moi de m’impliquer », rigole le Sherbrookois. Je pense qu’il y a encore trop d’idées préconçues et de division au sujet du don d’organes, et ce que l’on souhaite c’est permettre aux gens de mieux comprendre tout ce que ça implique et qu’ensuite, ils puissent prendre une décision réfléchie », de poursuivre M. Parent.
« Quand j’ai été greffé, environ le tiers des organes qui ne finissaient pas en don, c’était en raison d’un refus de la famille. Et on comprend ça, c’est une décision soudaine et difficile, surtout quand tu viens tout juste de perdre un proche. Les chiffres se sont légèrement améliorés depuis, mais ça illustre à quel point c’est important de sensibiliser les gens qui auront peut-être à prendre une décision comme celle-là », explique-t-il.
UNE MISSION QUI COMMENCE À L’ÉCOLE
La « Chaîne de Vie » représente toutes les personnes qui s’impliquent, de près ou de loin, dans la cause du don d’organes. Que ce soit les donneurs, les infirmières, les chirurgiens ou encore les services d’urgence, chaque « maillon » joue un rôle très important dans cette démarche qui permet de sauver des centaines de vies chaque année.
Le premier maillon de cette chaîne représente les enseignants, plus spécifiquement les enseignants de quatrième et cinquième secondaire, qui à travers du programme Chaîne de vie ont la mission d’éduquer les jeunes de 15 à 17 ans au sujet du don d’organes et de tissus.
Ce sont d’ailleurs ceux-ci qui ont été mis en valeur cette année par l’organisme, comme Elizabeth Mérineau, une enseignante en anglais langue seconde à l’école La Frontalière, à Coaticook, qui enseigne le programme depuis maintenant sept ans. Porte-étendard du défi dimanche, elle partage à quel point elle est impresionnée par l’écoute et l’engagement des jeunes face à ce thème.
« Sincèrement, quand j’ai commencé à enseigner ce projet, j’étais un peu inquiète. Apporter un sujet aussi lourd et sensible à des jeunes du secondaire, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Mais finalement, pour la grande majorité, ils embarquent à fond dans le projet. Je pense que le fait que ce soit un sujet authentique, ça les touche encore plus et ils sont passionnés. Même moi, je trouve que c’est le sujet le plus « vrai » que je présente pendant l’année et je le trouve tellement pertinent », insiste Mme Mérineau.
Cette dernière ajoute qu’elle était agréablement surprise par le nombre de personnes qui se sont déplacées dimanche pour la marche. « Ça rend la chose encore plus vivante. On discute avec les gens et je suis la première à devenir émotive quand j’entends leur témoignage. C’est aussi touchant de voir les gens qui sont là pour les soutenir, ça donne l’impression que notre travail et nos efforts ont un impact réel », termine l’enseignante, juste avant d’entreprendre l’ascension avec à ses côtés, sa jeune fille Malye.
Mentionnons en terminant que l’activité a aussi permis d’amasser près de 3000 $ en dons pour l’organisme.
