Une réaction admirable selon Martin Primeau
INCENDIE. L’incendie majeur du 23 janvier dernier sur la rue Wellington Sud a été un défi colossal pour les équipes du Service de protection contre les incendies de Sherbrooke. Au final, ce sont deux bâtiments contigus, celui du Liverpool et du café Bla-Bla, qui ont été sauvés : une fierté pour les pompiers.
« C’était un feu impressionnant, lance clairement le nouveau directeur du Service de protection contre les incendies de Sherbrooke (SPCIS), Martin Primeau. Je suis très fier de la finalité de l’opération, on a réussi à sauver deux bâtiments contigus. C’était loin d’être évident dans de telles circonstances. »
En poste depuis quelques mois, M. Primeau avoue que ce premier incendie sous son commandement a été assez imposant.
«Il s’agit d’une entrée en matière impressionnante. Ç’a été un beau baptême du feu en tant que directeur. En 27 ans, j’ai vu pas mal d’incendies, mais celui-là était particulièrement intense. On a dû déployer plusieurs équipes. Pour moi, c’était très enrichissant et agréable de voir l’efficacité des intervenants», a-t-il déclaré en ajoutant qu’il était fier de la réponse rapide des pompiers qui n’étaient pas en poste au moment de l’incident.
Rappelons que le bâtiment qui a été déclaré « perte totale » et complètement démoli. Il abritait le nouveau restaurant Favela’s et 14 logements résidentiels. Malgré l’épaisse fumée qui recouvrait le centre-ville, personne n’a été blessé lors de l’incident. Une cinquantaine de pompiers de cinq casernes ont été mobilisés sur les lieux pour combattre l’incendie.
M. Primeau assure avoir une confiance aveugle envers ses équipes. «J’étais assez calme, parce que nous étions prêts. Je suis un peu comme un chef d’orchestre, tout le monde sait quoi faire avec son instrument, j’étais simplement là pour synchroniser les actions.»
Dans le cas de cet incendie, le chef des opérations en poste a rapidement déclenché une alerte de niveau 3, qui fait en sorte que plus de camions sont requis sur les lieux. L’objectif était de sauver ce qui pouvait l’être.
«La priorité des pompiers est de sauver des vies. Dans ce cas-ci, on a eu la chance d’avoir l’information que le bâtiment avait été évacué. On a pu aller à la prochaine étape en passant en « mode attaque » contre les flammes pour empêcher leur progression. Si un tel feu s’était déclenché la nuit, on aurait eu une tout autre opération», affirme-t-il.
L’importance de la pré-attaque
Comme le hasard fait bien les choses parfois, quelques semaines avant le déclenchement de l’incendie, Martin Primeau a confié que plusieurs équipes étaient allées faire du repérage sur la rue Wellington. Dans le jargon des pompiers, ils sont allés faire une « pré-attaque ».
« Les citoyens peuvent parfois nous voir dans des commerces avec les véhicules, on fait des tests pour voir à quel endroit on peut placer l’échelle. Le centre-ville, même s’il est complexe, on le connaît bien. Deux ou trois semaines avant, nos équipes se sont déplacées avec les camions pour aller voir le positionnement possible afin d’être certain qu’on ne se pile pas sur les pieds pendant une possible intervention », a-t-il dit, soulignant que la démarche était la même pour les bâtiments industriels.
Toujours sous enquête
Rappelons que le dossier d’enquête de l’incendie est toujours entre les mains du Service de police de Sherbrooke (SPS), selon les communications de la Ville de Sherbrooke. « Des éléments particuliers » amènent la police à croire que l’incendie est d’origine suspecte.