Violence sexuelle dans les écoles : le CALACS s’adresse directement aux jeunes
ÉDUCATION. Des intervenantes du Centre d’aide et de lutte contre les agressions sexuelles (CALACS) de l’Estrie se sont mobilisées, aujourd’hui (15 septembre), devant deux écoles secondaires de Sherbrooke afin de les sensibiliser à la situation « alarmante » de la violence sexuelle dans les établissements scolaires.
Le tout se déroulait dans le cadre de la 42e Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes. Accompagnées, d’une dizaine de militantes, dont certaines s’étaient bandées la bouche avec des rubans en forme de X, pour représenter le thème nationale « Essouflées de crier », les intervenantes ont pris le temps de discuter avec des étudiants des écoles Leber et du Phare.
Si plusieurs interventions étaient réalisées simultanément par les CALACS dans l’ensemble de la province, le centre estrien à quant à lui décidé d’appuyer le collectif » La voix des jeunes compte », un groupe de jeune qui revendique depuis cinq ans que le gouvernement adopte une loi-cadre pour uniformiser les procédures en matière de violence sexuelle dans les écoles du Québec.
La porte-parole du CALACS Agression Estrie, Kelly Laramée, explique que la situation requiert une action gouvernementale. « On le sait qu’il y a un besoin, exprime-t-elle. Les gens n’ont qu’à regarder dans les médias. 52% des demandes d’aide que nous recevons proviennent de jeunes entre 12 et 23 ans. Actuellement, chaque école décide de la façon dont elle s’occupe des cas de violence sexuelle et trop souvent, ceux cas ne sont pas gérés du tout. C’est très inquiétant! »
Un projet de loi-cadre a été déposé à deux reprises par Québec solidaire au cours des dernières années, dont plus récemment en avril 2023 avec l’appui du Parti Québécois et du Parti libéral du Québec. C’est ce projet qu’appuie le CALACS.
Les jeunes à l’écoute
Intervenante au centre d’aide, Marie-Michèle Whitlock s’est entretenue avec plusieurs jeunes lors de l’intervention. Elle se réjouit de l’intérêt des étudiants. « Certains jeunes, particulièrement les filles, se sentaient très interpellées par notre activité. Elles posaient des questions et s’intéressaient à ce que nous avions à dire. C’est encourageant », se rassure-t-elle.
Kelly Laramée est optimiste que la situation va évoluer prochainement. Elle indique cependant que la lutte est loin d’être terminée. « On voit que les choses bougent et que plusieurs acteurs sont sensibles à ce qui se passe, indique-t-elle. Si on continue de revendiquer, je suis confiante que le dossier va avancer. »