Brompton au coeur d’un nouveau roman d’épouvante
LECTURE. À l’occasion du Salon du livre de l’Estrie, l’équipe du Sherbrooke.info est allée à la rencontre de l’auteur d’épouvante Jonathan Reynolds. Originaire de Bromptonville, l’écrivain vient également de sortir son plus récent livre Luna, qui se déroule dans sa ville natale et dans lequel il est lui-même le personnage principal.
Auteur à temps plein depuis quelques années seulement, Jonathan Reynolds écrit depuis plus de 20 ans maintenant des histoires d’horreur psychologique, pour les petits comme pour les plus grands. Cette passion remonte d’ailleurs à son enfance. « Mes grands frères écoutaient beaucoup de films d’horreur, mais moi je n’avais pas le droit, donc je collais mon oreille à la porte du salon. Après, c’est sûr que je faisais beaucoup de cauchemars, mais rapidement mon esprit s’est peuplé de monstres, de fantômes et de légendes qu’on raconte dans les cours d’école », rigole l’auteur.
Titulaire d’un baccalauréat par cumul de l’UQAC, de l’UQAM et de l’UdS, Jonathan a précisé son style d’écriture au fil des années. « Au début, j’étais plus dans l’horreur sanglante que l’on connaît tous, mais plus je vieillis, plus j’aime m’attarder aux souffrances et à la détresse psychologiques du personnage principal. Souvent, les gens n’ont jamais vécu de situation semblable, donc ils peuvent le vivre au travers du livre “, explique-t-il.
En effet, dans la majorité de ses livres, Jonathan Reynolds essaie d’embarquer le lecteur dans une espèce de cercle vicieux, où le personnage se pense sain d’esprit, mais finit par s’enfoncer dans un gouffre psychologique.
Passionné de films d’épouvante, Jonathan Reynolds s’est tourné vers l’écriture pour une raison particulière. « Je trouve qu’on a moins de limites qu’au cinéma. On peut jouer avec l’imagination du lecteur, on se fait notre propre film dans notre tête. Peut-être que tu auras moins peur visuellement, mais si l’auteur fait bien son travail, on peut vraiment habiter l’esprit du lecteur. »
Un petit gars de Brompton avant tout
Même s’il habite désormais à Lévis depuis plusieurs années, Jonathan Reynolds porte un amour inconditionnel pour sa ville natale. « Ce n’est pas pour faire mon « téteux », mais j’adore cette ville, lance-t-il en riant. Quand je reviens avec ma blonde ou juste pour voir mes parents, je ressens toujours cette nostalgie qui me fait plaisir. »
Il essaie d’ailleurs de faire référence à l’Estrie fréquemment dans ses ouvrages. « Dès que j’en ai l’occasion, je plug soit Brompton, Sherbrooke ou Magog. Par exemple, j’ai un livre qui parle du monstre du lac Memphrémagog. »
« Sherbrooke, c’est une ville extraordinaire au niveau de la culture. Pas juste le Salon du livre, mais tous les festivals de musique, d’humour, etc, a-t-il louangé. Une chose qui est unique à la Ville de Sherbrooke, c’est la proximité de la nature. Je ne pense pas qu’il y ait une ville aussi grosse avec autant de nature. »
Dans son plus récent ouvrage, Luna, on retrouve justement l’auteur de 45 ans, qui retourne dans son patelin pour comprendre la disparition de sa petite amie secrète de l’époque. On fait mention de plusieurs lieux à Brompton, notamment celui du cimetière Sainte-Praxède.
La réalité de la vie d’auteur
Depuis quelques années, des chercheurs ont remarqué une diminution du temps d’attention en lien avec la consommation de contenus comme les vidéos rapides dans le style TikTok. Ce phénomène a un impact direct sur la capacité de lecture de la population. Mais comment faire pour rivaliser?
« C’est le gros défi en ce moment, garder l’attention. Moi, j’ai inconsciemment commencé à faire des chapitres plus courts. Avant, je faisais 20 pages, maintenant c’est 2-3 pages maximum, mais c’est un défi. Il faut aller à la rencontre des gens et leur montrer que ce n’est pas plate la lecture “, a répondu Jonathan Reynolds.
Il précise toutefois qu’un autre débat de société l’inquiète davantage. « Quelque chose qui nous a fait mal, par contre, ce sont les coupures en éducation. Ça a vraiment réduit le budget alloué aux visites des auteurs dans les écoles, ce qui est une grosse partie de notre revenu », admet le Sherbrookois d’origine.
C’est une année 2026 qui s’annonce plus tranquille pour Jonathan Reynolds. En effet, il a présentement deux sorties planifiées pour le prochain calendrier : une dans la collection Frisson au mois de février et une autre à l’automne prochain.
