Adèle Blais, maintenant en réalité augmentée
PEINTURE. Continuer de faire vivre ses œuvres autrement a toujours été un souhait pour l’artiste sherbrookoise, Adèle Blais, qui lancera une application de réalité augmentée le 8 mars prochain, permettant de voir ses tableaux différemment.
En plus d’offrir un musée à domicile, l’expérience proposée par Adèle Blais sera immersive grâce à un audio racontant l’histoire de la femme qui a été peint, accompagné d’une musique spécialement conçue pour l’occasion. Rien n’a été laissé au hasard pour le plaisir du public, puisque ces textes ont été enregistrés par diverses femmes publiques, telles que Christine Beaulieu, Ludivine Reding, Caroline Dhavernas, Dominique Michel, Pascale Bussières, Évelyne de la Chenelière et Émilie Bibeau, pour ne citer que celles-ci.
L’aboutissement de ce projet est plus qu’exutoire pour elle, après avoir commencé à travailler dessus il y a maintenant cinq ans. L’idée a germé durant la pandémie, lorsque tout le monde était confiné à la maison. Elle souhaitait que ses œuvres puissent être appréciées dans les salons du public.
« C’est comme si je récoltais ce que j’ai semé pendant très longtemps. C’est beau et c’est lumineux, ce qui s’en vient. Je vis plein d’émotions. »
Au milieu de la conception du projet, alors que certains éléments se mettaient en place et que d’autres se compliquaient, Adèle Blais raconte que le concepteur de l’application est décédé subitement à l’âge de 41 ans, un choc immense pour elle.
« Ça m’a profondément touchée, car une amitié s’était tissée au fil du temps. Il était le gardien des informations du projet, la seule personne capable de le faire avancer dans l’ancienne structure. Nous avons tout perdu, il a fallu repartir de zéro », a-t-elle raconté.
Les semaines qui ont suivi ont été difficiles pour Mme Blais, qui a été « chavirée» par son décès.
« Ça a été une perte humaine immense. J’avais investi beaucoup de temps, d’énergie et même d’argent dans le projet. Je l’avais présenté à des personnalités très sollicitées. Les délais commençaient déjà à s’accumuler, et j’avais un sentiment intérieur que je perdais le contrôle. Tout a basculé en un instant », mentionne-t-elle.
Adèle Blais a donc relancé le projet, le simplifiant, notamment en raison des coûts de production » faramineux « . Pour l’instant, 15 œuvres ont été intégrées dans l’application. L’objectif est d’en ajouter d’autres dans les prochaines années.
« Il y a tellement d’histoires qui doivent encore être racontées, donc je ne veux pas me limiter, mais cela va me demander de l’argent. »
Selon elle, ce projet comporte également un volet pédagogique. De nombreuses écoles à travers le Québec utilisent déjà la technique d’Adèle Blais, et les étudiants pourront découvrir son travail d’une manière totalement nouvelle.