Anabelle Guay raconte sa Grande traversée
PORTRAIT. La Sherbrookoise Anabelle Guay revient sur cette grande aventure qui l’a menée de l’Estrie aux Îles-de-la-Madeleine dans un triathlon exigeant, mais transformateur, et ce au travers d’un livre imagé, lancé le 11 novembre dernier.
À l’origine, ce projet lui est venu d’un désir de prouver que peu importe son bagage, sa morphologie ou son expérience sportive, la personne qui s’y engagerait le ferait sans égard au jugement des autres. Démontrer que la pratique du sport devait être accessible et inclusive, là était son objectif.
Amoureuse de plein air et d’aventure depuis son plus jeune âge, Anabelle Guay s’est mise à plancher sur l’ébauche de ce grand défi. Après plusieurs mois d’entraînement, le grand départ a été donné le 18 juin 2023. Elle fera trois épreuves d’endurance en solo ; une première partie de 800 km à vélo la mènera au pied du mont Albert en Gaspésie. Par la suite, la jeune femme empruntera le Sentier International des Appalaches (SIA) pour près de 300 km à pied. Une fois arrivée sur la côte, un bateau à rames océanique lui permettra de faire une traversée de 250 km sur le golfe Saint-Laurent ; distance la séparant des Îles-de-la-Madelaine.
UNE TELLE AVENTURE, ÇA COMPORTE DES RISQUES
En plus d’être une opération logistique complexe, cette dernière partie du périple a bien faillit lui coûter la vie, puisqu’elle a été prise dans une tempête en haute mer et a dû être secourue par la Garde côtière canadienne. Qu’à cela ne tienne, l’aventurière a complété son odyssée en parcourant le reste de la distance une fois son embarcation réparée.
Le retour au bercail a été un tourbillon entre ses études et la présentation de conférences sur son expérience transformatrice.
La jeune femme n’avait pas prévu écrire un livre sur son périple. Après tout, son emploi du temps était bien assez chargé.
« Rapidement, au retour de mon aventure, je me suis rendu compte que c’était libérateur d’écrire ce qui s’était passé. Au départ je le faisais vraiment pour moi, mais à force de faire des conférences, j’ai réalisé que je n’avais pas le temps de raconter des anecdotes ou de faire part de mes apprentissages », explique Anabelle Guay.
Sorti le 11 novembre dernier, le livre « La Grande Traversée – Récit d’aventure » est un assemblage de photos, prises par sa collaboratrice, Stéphanie Vallières, mais aussi de leçons de vie pour l’aventurière. « Steph a suivi mon périple et elle a pris des images pendant tout le trajet. On s’est dit qu’on allait s’allier et qu’on allait en faire un livre rempli de moments forts de cette expédition tout en photos », précise celle-ci. Les proches et l’équipe, qui ont soutenu et entouré la jeune femme dans la préparation et dans la mise en œuvre de cette traversée, alimentent le récit de leurs témoignages. Le résultat est très léché tout en demeurant sympathique, parfois touchant et accessible.
S’ÉMERVEILLER ET PARTAGER SES APPRENTISSAGES
En plus d’être un voyage physiquement éprouvant, la solitude a accompagné la Sherbrookoise à chaque étape du périple. Ces moments lui offerts des occasions de s’émerveiller devant la force de la Nature, mais aussi qu’il faut lâcher prise sur les événements que l’on ne contrôle pas.
« Dans chacune des sections, j’ai réussi à trouver de la gratification et des apprentissages. Tout ça m’a nourri pour la suite. J’ai compris qu’en faisant face à l’imprévu, la seule chose sur laquelle j’avais du pouvoir était mon attitude. De toute façon, tout peut arriver, mais on peut quand même réussir autrement ».
Ces 1350 km parcourus n’ont fait que convaincre Anabelle Guay du bien-fondé de sa démarche.
Le livre est une étape de plus dans son cheminement faisant la démonstration que peu importe son bagage, c’est la détermination et une bonne préparation qui lui a permis de mener ce projet à bien. Pour ceux ou celles qui seraient tentés par une telle aventure, elle n’a qu’un conseil : « La force de l’équipe ! Il faut savoir s’entourer des bonnes personnes. On se lance seul dans une aventure, mais on se rend compte rapidement qu’on ne sait pas tout et qu’il y a des gens qui font qu’on réussi à avancer », conclut celle-ci.