Apprendre le français en sept mois pour vivre son rêve
IMMIGRATION. Quitter son pays en guerre pour devenir technicienne en pharmacie tout en apprenant le français en sept mois. C’est le parcours de Zozan Sakarya, une Sherbrookoise qui vit son rêve en travaillant au CIUSSS de l’Estrie-CHUS.
La native de l’Irak est arrivée au Québec en 2019 avec ses parents, ses deux sœurs et son petit frère. Son objectif était déjà bien précis : elle souhaitait travailler rapidement dans le milieu de la pharmacie.
Cette passion provient de son oncle qui avait une pharmacie dans son pays d’origine. « Dès son jeune âge, elle a été mise en contact avec le monde des médicaments.
J’étais toujours à la pharmacie quand j’étais petite, je demandais tout le temps d’y aller. Ça me fascinait de voir comment il préparait les médicaments et qu’il recevait les commandes. Il était impossible pour moi de faire ce pays dans mon pays à cause de la guerre.. »
Avec sa résilience et son travail, Mme Sakarya est parvenue à apprendre le français en sept mois, et ce, de manière autodidacte, puisque le cours qu’elle devait prendre était complet. Elle ne voulait pas attendre.
En rencontrant un conseiller d’orientation du Centre Saint-Michel à Sherbrooke, elle s’est dirigée vers le diplôme d’études professionnelles (DEP) en assistance technique en pharmacie au Centre 24 juin.
En juin 2022, elle a percé le marché du travail avec un français impeccable.
« J’aime beaucoup le milieu du centre hospitalier. Les tâches sont très variées et c’est un métier qui évolue beaucoup. Le contact humain est également un élément très important pour moi. »
Cette dernière racontait que les dernières années ont été parsemées de défi. Après leur départ de l’Irak, elle s’est retrouvée au Liban en attendant de recevoir les papiers officiels.
« Il n’y a eu aucun choc culturel de mon côté. J’ai vraiment une bonne capacité d’adaptation. On m’avait dit de faire attention à la neige. Pourtant, j’adore la neige, rigole-t-elle. Personne dans ma famille n’a vu ce changement de vie comme une montagne, ça s’est fait naturellement. »
Son parcours est le signe de la réussite en quittant un pays qui était déchiré par les conflits. Elle est fière que son histoire incarne l’espoir et la promesse d’une vie accomplie.
« Quand j’ai reçu mon diplôme, j’étais tellement heureuse. C’est une fierté pour moi d’avoir réussi à tout faire en aussi peu de temps. Il y a eu tellement d’obstacles, mais je n’ai pas baissé les bras », conclu-t-elle.