Après avoir frôlé la mort, il remercie les paramédics qui lui ont sauvé la vie

PARAMÉDICS. Fracture ouverte de la rotule droite, hémorragie sous-conjonctivale, atélectasie des poumons supérieurs, commotion cérébrale, lacération du coude et de multiples contusions : c’est le diagnostic qu’a reçu Frédéric Mayer après avoir été victime d’un accident de travail, le 12 décembre dernier, au barrage de Rock Forest. Le 23 janvier, il était présent à la caserne pour remercier de vive voix les paramédics qui lui ont sauvé la vie.

Scaphandrier de métier, Frédéric Mayer effectuait des travaux de plongée en amont du barrage lorsque son ombilical a été aspiré dans une vanne d’évacuation alors qu’il se trouvait 30 pieds sous l’eau. Il a été remonté subitement à la surface et projeté sur la structure de béton en aval du barrage avec son équipement de près de 200 lb.

« L’accident est arrivé tellement vite. Je suis passé de 30 pieds à la surface en une à deux secondes. En plongée, c’est extrêmement dangereux. On dit qu’il faut monter un pied-seconde maximum », explique-t-il.

M. Mayer a ensuite passé plusieurs minutes à se faire foudroyer par le fort débit d’eau de 50 mètres cubes par seconde.

« C’était démentiel la puissance de l’eau. C’est juste tellement violent. Je me suis fait brasser, secoué pendant de longues minutes. »

À ce moment, Frédéric Mayer croyait mourir. Il a littéralement vu sa vie défiler devant ses yeux.

« C’est vraiment comme dans les films, raconte-t-il. J’ai vu ma femme, j’ai vu le visage de mes enfants. À un moment, je me suis senti partir comme si j’allais dans un tunnel. »

Finalement, l’un de ses collègues est venu à son secours. Avec une grue, il a réussi à le sortir de l’eau.

« Il est descendu en aval du barrage dans une cage que la grue soutenait puis il a réussi à aller agripper mon ombilical avec une perche. On évalue à ce moment-là que la tension sur l’ombilical était d’environ deux tonnes. Mon ami ne comprenait pas comment il a réussi à tirer l’ombilical. »

Reconnaissance

Étant lui-même paramédic à temps partiel, Frédéric Mayer tenait à venir remercier les paramédics qui ont pris soin de lui en personne.

« Pour moi c’est grandement significatif de les remercier. Je trouve qu’ils sont souvent oubliés et aujourd’hui, je tenais à les remercier pour promouvoir leur travail, notre travail qui est si important. »

Les paramédics présents étaient touchés de voir l’homme raconter son histoire. Ils ont rarement la chance d’avoir des nouvelles de leurs patients.

« Moi, ça me touche beaucoup de te voir Frédéric aujourd’hui. De voir aussi l’impact que ça peut avoir les soins préhospitaliers », révèle Jean-Pascal Paré, paramédic en soins avancés, qui était présent le 12 décembre.

Un miracle

Pour les paradémics et Frédéric Mayer lui-même, c’est un miracle qu’il s’en soit sorti.

« Je crois que si ce n’était pas de l’intervention de son superviseur avec la plateforme élévatrice, ça n’aurait pas été possible pour le Service incendie d’aller le chercher dans des délais raisonnables, avoue M. Paré. Je pense que les astres se sont alignés pour son sauvetage. »

Aujourd’hui, l’homme a encore des séquelles aux poumons, mais c’est principalement sa fracture du genou qui l’incommode. 

« Je n’arrive pas à expliquer comment je n’ai pas de séquelles neurologiques à la suite de ça. »

Dans le futur, Frédéric Mayer veut s’impliquer pour éviter qu’un incident de la sorte se reproduise. 

Une enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail est d’ailleurs en cours pour déterminer les causes de l’accident.