« C’est un problème de société » – Pierre Marchand 

POLICE. Le directeur du Service de police de Sherbrooke (SPS), Pierre Marchand, s’inquiète de la tendance que prennent les statistiques concernant la hausse des constats d’infraction liés à l’utilisation du cellulaire au volant en 2023. Selon lui, la société devra prendre ses responsabilités pour régler ce problème.

« Le phénomène du cellulaire au volant est une problématique qui devra être résolue à un niveau bien au-delà du domaine policier, car c’est un problème de société. Nous devrons nous pencher sur cette question et trouver des solutions ensemble, car il est prouvé à quel point cela est dangereux », indique M. Marchand.

Au cours de la dernière année, les policiers du SPS ont remis 459 constats d’infraction, soit 71 de plus qu’en 2022.

« Je ne sais pas ce qu’il faudra pour enrayer ce fléau. Il va falloir trouver une solution préventive, car, comme on le voit, la répression ne modifie pas les comportements », partage-t-il.

M. Marchand avoue être toujours stupéfait lorsqu’il entre dans son véhicule. « Je vous lance un défi : comptez le nombre de personnes qui sont sur leur cellulaire lorsque vous prenez la route. C’est impossible de ne pas en voir », affirme-t-il.

Il est préoccupé par le fait que, peu importe ce que le SPS fait pour lutter contre ce phénomène, celui-ci continue d’augmenter.

Rappelons qu’il est interdit de faire ou de recevoir des appels, de lire ou d’envoyer des textos, de consulter son agenda, de regarder l’heure, de vérifier son fil d’actualités sur Facebook, de sélectionner une liste de lecture ou de naviguer sur le Web en conduisant.

« C’est un phénomène très difficile à endiguer. Même si nous donnons des contraventions, les gens continuent à utiliser leur cellulaire. Nous organisons des programmes et des opérations, mais malheureusement, le message ne passe pas », déplore-t-il.

Actuellement, le premier constat d’infraction pour l’utilisation du cellulaire au volant varie entre 300 et 600 $, en plus de cinq points d’inaptitude. En cas de récidive dans un délai de deux ans, l’amende minimale est doublée, soit 600 $.

M. Marchand se dit tout aussi inquiet concernant la hausse des infractions pour le non-port de la ceinture de sécurité, qui a augmenté de 54, passant à 153 en 2023.

« Certains comportements sont très difficiles à changer. Pour certaines personnes, mettre la ceinture de sécurité est perçu comme un encombrement. Pourtant, les programmes de prévention existent depuis plusieurs années. On martèle le message, mais ça ne change pas. Il est scientifiquement prouvé que les chances de survie après une collision sont beaucoup plus grandes si on est attaché. »

Dans le cas du non-port de la ceinture de sécurité, le policier peut remettre un constat d’infraction allant de 200 à 300 $, ainsi que trois points d’inaptitude.