Christine Labrie veut éviter un naufrage 

POLITIQUE.  Aux côtés de Gabriel Nadeau-Dubois, la nouvelle co-porte-parole par intérim de Québec solidaire et députée de Sherbrooke, Christine Labrie, se devait de prendre le contrôle du gouvernail du parti, lui qui traverse actuellement une mer houleuse. 

« Il faut être bon tant pour réparer le bateau que pour être capitaine », fait allusion Mme Labrie à propos de la « transition », voire la « crise », qui frappe QS. Pour la représentante de Sherbrooke, la poussière n’est toujours pas retombée, un peu plus de 24 heures après avoir reçu son nouveau titre. 

« Ça été une semaine très très intense, raconte-t-elle. Mais après tout, je crois être un bon support pour notre équipe, qui continue de se mobiliser. »

Tel que raconté par Mme Labrie, le départ de l’ancienne co-porte-parole, Émilise Lessard-Therrien, a représenté un « dur coup » pour le parti de gauche. Même si la démission de sa collègue l’a « attristée » et « déçue », cette nouvelle n’a pas ébranlé la motivation de la Sherbrookoise. 

 « Je tiens beaucoup trop à cœur cette organisation pour ne pas aller au bout, admet Mme Labrie. Pour moi, mais aussi pour tout le parti, la tâche ne sera pas mince. »

Renoncer à la course

Puisqu’elle a accepté cette nouvelle fonction provisoire, Mme Labrie ne pourra pas se représenter lors de la prochaine élection pour le porte-parolat féminin, qui devrait avoir lieu cet automne. « Je me suis exclue moi-même de cette course, car j’avais trouvé la dernière difficile, avoue-t-elle. Mais je crois que ce n’est pas nécessaire d’être co-porte-parole, car j’ai des idées qui ont continué de cheminer même si je n’avais que le titre de députée. » Rappelons que dans la course pour remplacer Manon Massé, Christine Labrie avait terminé troisième, avec 28,4% des voix, derrière Ruba Ghazal (35,4%) et Mme Lessard-Terrien (36,2%). 

C’est donc dans un contexte d’urgence que Mme Labrie est intervenue, et cette arrivée est bien appréciée par le co-porte-parole masculin, Gabriel Nadeau-Dubois. « Christine représente ce qu’il y a de mieux en politique québécoise. Elle est très bien outillée pour affronter les défis auxquels notre parti fait face en ce moment. C’est une excellente nouvelle pour Québec solidaire… et pour le Québec! », mentionne-t-il sur son compte X. 

Une bombe à retardement ?

Ainsi, le dossier concernant Mme Lessard-Therrien a forcé QS à révéler ses cartes. « C’est sûr que son départ a forcé la remise en question de certains aspects, accorde Mme Labrie. Les questions s’accentuaient, certes, mais la prise de parole d’Émilise a forcé les choses et a eu un impact plus profond. »

C’est pourquoi le prochain Conseil national du parti, qui se tiendra vers la fin du mois de mai, à Saguenay, sera important pour la suite des choses. « On est prêt à faire face aux critiques et il ne faut pas mettre le couvercle sur la marmite », conclut Christine Labrie.