De plus en plus de pression sur les élus municipaux

POLITIQUE. La réalité des élus municipaux semble devenir de plus en plus compliquée dans les dernières années selon la professeure de l’École de politique appliquée à l’Université de Sherbrooke, Joanie Bouchard.

Mme Bouchard réalise actuellement une étude avec la Fédération québécoise des municipalités (FQM) sur les préoccupations des élus. Selon elle, il y a une augmentation des situations qui sont rapportées comme étant « problématiques ».

« Que se soit, une dégradation qui peut mener à du harcèlement psychologique, des enjeux de discriminations et exclusions auxquels les élus peuvent vivre. Il y a aussi les interactions avec les citoyens, que ce soit sur les réseaux sociaux, mais également en personne. »

Rappelons que la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, a annoncé son retrait temporaire pour des raisons de santé pour une durée indéterminée. C’est le maire suppléant Raïs Kibonge qui occupera ses fonctions en son absence.

Mme Bouchard indique que les tensions au sein d’un conseil municipal peuvent devenir éprouvantes pour les élus.

« Il y a également les enjeux qui touchent les relations entre les élus, donc les dynamiques qui sont politiques, mais parfois, ça peut prendre des tournants avec des tensions qui sont très vives au sein des conseils municipaux qui peuvent mener à des situations problématiques qui sont plus difficiles à vivre pour les élus. »

Interpellé à ce sujet, le vice-président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Mascouche, Guillaume Tremblay, avoue que les problématiques qui s’accumulent peuvent être éreintantes.

« L’élu est toujours dans la proximité. On va à l’épicerie, on va porter nos enfants à la garderie et l’on entend souvent les citoyens venir nous parler de leurs problématiques. La réalité du moment avec la hausse des taux d’intérêt, l’itinérance et la crise du logement est difficile. On vit ça à la dure et sur le front. On est des humains avant tout, alors quand on entend des histoires de familles qui n’ont plus de logements, je peux vous dire que ça ne nous laisse pas indifférents et que ça peut venir nous chercher personnellement comme humain.

Selon Mme Bouchard, une des avancées dans le milieu politique dans les dernières années est la conscientisation.

« Certaines problématiques étaient vécues et était probablement assimilé comme étant normales, que ça faisait partie du jeu politique. C’est déjà une prise de conscience plus récente que certains comportements s’apparentent plus à du harcèlement et de l’intimidation. Ce n’est pas seulement de la politique. »

Une autre des problèmes, quant à elle, est que les élus sont soumis par la loi à congé ne pouvant pas dépasser 90 jours. Elle compare cette situation des congés de parentalité qui sont « nettement inférieures et courts » , en raison des lois.

« Tout ça fait en sorte que les élus évoluent dans un milieu particulier » , a déclaré Mme Bouchard.