Des résidents qui en ont «ras-le-bol»

SÉCURITÉ. Des résidents du secteur du chemin Moulton Hill, à Fleurimont, protestent pour obtenir les mêmes mesures de mitigation que celles dont le secteur de Lennoxville a bénéficié, avec les cinq dos-d’âne installés à l’automne dernier.

La vitesse est un véritable fléau dans ce secteur, dépassé le chemin Galvin en direction d’Ascot Corner, selon trois voisins qui ne cessent d’intensifier leurs efforts depuis maintenant trois ans afin d’obtenir de l’aide de la municipalité pour ce chemin, décrit comme une « piste de course ».

« Ça roule à fond, c’est incroyable à quel point les gens conduisent sans se soucier des autres. Ça roule parfois entre 70 et 95 km/h », lance d’emblée la citoyenne Réjane Fontaine-Tardif.

Il revient à la Ville de Sherbrooke de prendre ses responsabilités dans ce dossier, selon son voisin, Germain Breton.

« Il faut que la Ville prenne les moyens pour protéger les citoyens. Nous, on est plus âgé, on n’a plus d’enfants à la maison, mais il y a des familles qui habitent dans le secteur, même une garderie. Ce n’est pas aux citoyens de jouer aux enquêteurs en prenant des vidéos des fautifs », explique-t-il, mentionnant qu’il souhaite également une plus grande présence policière dans le secteur.

La grande vitesse fait partie du quotidien de ces voisins, qui sont inquiets pour les résidents.

« L’un des problèmes, c’est qu’on est coincé entre deux zones de 70 km/h. Pensez-vous que ceux qui viennent d’Ascot Corner ralentissent quand ils arrivent à notre hauteur ? Pas vraiment », argumente Mme Fontaine-Tardif, qui explique avoir fait plusieurs requêtes auprès de la ville depuis 2023.

Selon eux, il faudrait aussi que les panneaux de signalisation indiquant la limite de 50 km/h soient plus visibles.

Un indicateur de vitesse défectueux

Mentionnons que la municipalité a installé un indicateur de vitesse au cours de l’année 2024, afin d’inciter les conducteurs à ralentir. Cependant, depuis novembre dernier, il ne fonctionne plus, selon ce que rapporte des citoyens rencontrés.

« Depuis que l’indicateur de vitesse ne fonctionne pas, je vois une différence. Ça n’incite pas tous les conducteurs, mais j’avais l’impression que certains se rendaient compte qu’ils allaient trop vite », explique Mme Fontaine-Tardif, qui ajoute qu’elle considère qu’il devrait être installé un peu plus bas sur le chemin pour avoir un impact plus important.

Pour sa part, Marc Boisclair s’indigne de la vitesse lorsqu’il marche en bordure du chemin.

« C’est à nos risques et périls. Je marche souvent sur le chemin et je suis toujours craintif. Je marche en direction des voitures parce que je veux les voir arriver. Parfois, je dis à certains de ralentir. C’est dangereux. Je vois souvent des cyclistes aussi, je me demande comment ils n’ont pas eu d’accident encore », indique-t-il. Les citoyens argumentent également que l’absence de trottoirs, combinée à la vitesse, augmente les risques.

En attente d’une action de la municipalité

Les citoyens de ce secteur commencent à avoir hâte qu’une action concrète de la part des services de la Ville vienne corriger cette situation. Lors du dernier passage de Réjane Fontaine-Tardif au conseil d’arrondissement de Fleurimont, en janvier dernier, le directeur de l’arrondissement de Fleurimont, André Blais, assurait que l’arrondissement avait peu de pouvoir pour intervenir sur une rue collectrice.

« Les arrondissements ont davantage une portée locale, donc ils ont plus de responsabilités sur les rues locales », a-t-il expliqué.

Cette réponse de M. Blais n’a pas plu à la conseillère du district de Desranleau, Danielle Berthold, qui espère que l’arrondissement fera une recommandation aux services municipaux pour étendre le projet pilote des dos-d’ânes de Moulton Hill à Lennoxville.

« L’arrondissement de Lennoxville a poussé fort pour avoir des dos-d’ânes sur le même chemin, pour la même problématique. Je peux comprendre qu’il s’agisse d’un projet pilote, mais je pense qu’en tant qu’arrondissement, on devrait suivre la même voie. »