Des studios indépendants tentent de percer l’industrie du jeu vidéo

JEUX VIDÉO. Les passionnés de jeux vidéos se sont rassemblés les 23 et 24 mars derniers au Centre des foires à l’occasion de la 10e édition de  « La Console qui Console ». Quelques studios indépendants de la région comme Barnaque et Vitam Aeternam Studio ont profité de l’occasion pour promouvoir leurs créations.

« La réponse des gens a été excellente, exprime David Martin cofondateur du studio Barnaque. Les jeux que nous avons présentés Thomas et moi ne sont pas « optimaux » pour un événement comme celui-là qui priorise les jeux multijoueurs, malgré tout, il y a plusieurs personnes qui sont venues s’asseoir pour jouer pendant un bon bout de temps. »

David Martin et le fondateur de Vitam Aeternam Studio, Thomas Crozet, en étaient à leur première expérience dans un événement du genre à Sherbrooke. Ils expliquent que c’est l’une des meilleures façons de faire la promotion d’un jeu.

« On peut discuter avec les gens, ils nous donnent de la rétroaction. Sans ça, il y a des choses que tu ne voies simplement pas », indique M. Martin, qui présentait le jeu de combat stratégique Botanical Warden.

« Pour un plus petit studio, c’est difficile de se faire voir et d’avoir l’avis des gens en dehors de sa famille et de ses amis. Dans un endroit comme celui-là où on peut rencontrer des jeunes, des adultes, des experts et des amateurs, c’est extrêmement enrichissant », ajoute Thomas Crozet, qui quant à lui faisait essayer aux adeptes son jeu de simulation de batailles historiques Avant-Garde.

Des obstacles à surmonter

L’industrie des jeux vidéo est une en constante évolution. Les deux hommes assistent à ces changements au premières loges, puisque ceux-ci affectent également leurs studios. Ils expliquent notamment qu’un créateur indépendant n’a pas la même réalité aujourd’hui qu’il y a une dizaine d’années.

« Quand nous avons commencé chez Barnaque, autour de 2015, on pouvait plus facilement se faire remarquer puisque des jeux indépendants, il n’y en avait pas tant que ça. En ce moment, on a l’impression qu’il en sort un nouveau à chaque seconde, c’est hallucinant », partage David Martin.

« Il faut trouver de nouvelles façons de se distinguer, d’essayer de rentrer dans l’algorithme de plateformes comme Steam (plateforme de distribution de contenu en ligne) pour que notre produit soit visible », complète son collègue.

David Martin ajoute que l’industrie du jeu vidéo « ne va pas super bien en ce moment » et que ça se reflète sur les plus petits créateurs.

« Certains gros studios doivent faire des coupures actuellement. Il y a moins d’argent dans le milieu et les éditeurs ne veulent pas prendre de chance avec des jeux qui sortent de l’ordinaire, puisqu’ils ne peuvent pas se permettre de perdre de l’argent. Ils sont donc très conservateurs. »

C’est pourquoi les deux amateurs de jeux réitèrent l’importance d’un rendez-vous comme celui du weekend dernier.

« Un événement comme « La Console qui Console », ça permet aussi de discuter avec d’autres studios, parfois plus expérimentés et on peut apprendre beaucoup de cette expérience. C’est extrêmement enrichissant et ça nous permet de grandir. On remercie l’organisation de nous avoir créé une place pour se mettre en valeur », termine Thomas Crozet.