Ensemble dans notre rue : les élus emboitent le pas

PROJET-PILOTE. Le projet pilote Ensemble dans notre rue pourra voir le jour dès l’été prochain, les élus ayant confirmé son adhésion lors du conseil municipal du mardi 3 décembre, bien que plusieurs n’étaient pas chaud à l’idée de le voir aboutir dans sa mouture actuelle.

Rappelons que ce projet pilote vise à permettre à un groupe de citoyens d’aménager un espace de rencontre en y installant du mobilier urbain, du marquage au sol et des équipements ludiques pendant la période estivale. L’objectif est de dévier la circulation pendant quelques mois, puisque le mobilier serait installé en pleine rue.

De nombreuses modifications ont été apportées depuis le dernier conseil. Désormais, ce sont des rues à faible trafic qui pourraient être concernées, et non plus celles avec un maximum de 500 voitures par jour. En outre, le projet pilote a été étendu à l’ensemble du territoire sherbrookois, alors qu’il était initialement restreint au périmètre urbain.

Pour mettre en place un tel projet, un comité citoyen composé d’au moins cinq membres devait, dans un premier temps, être encadré par un organisme reconnu de la division ­Loisirs et ­Vie communautaire (DLVC) afin que la demande soit acceptée. Finalement, la conseillère du district de ­Brompton, ­Catherine ­Boileau, a proposé un amendement permettant à tous les organismes ayant une adresse à ­Sherbrooke de chapeauter un projet de rue partagée. Cette proposition a été approuvée par la majorité des élus.

La mairesse de ­Sherbrooke, Évelyne ­Beaudin, déplore le fait que la ­Ville accorde un «  chèque en blanc  » à des organismes non reconnus par la ­Municipalité, invitant les groupes de citoyens à se tourner en priorité vers un organisme agréé par la ­DLVC.

«  L’amendement va à l’encontre de mes valeurs. Un organisme non admis ne garantit pas la démocratie ni une bonne gouvernance. Ce ne sont pas que des ­prête-noms ; on va donner un chèque en blanc au nom de la ­Ville à ces organismes. Ça me dérange profondément, car il n’y a pas de balises. Le concept d’organisme admis existe pour une raison  », a souligné ­Mme ­Beaudin, tout en ajoutant qu’il s’agit également de reconnaître les efforts des organismes agréés à respecter les procédures qui leur sont imposées pour conserver leur statut.

En point de presse après le conseil, ­Mme ­Beaudin a exprimé sa crainte qu’une telle décision puisse créer un précédent dans d’autres dossiers.

Concernant le financement, il a été annoncé que l’enveloppe réservée pour l’aménagement des différentes rues s’élève à 100 000 $. Par la suite, les organismes dont le projet sera accepté disposeront d’un budget de 5 000 $ pour réaliser l’animation.

De son côté, la conseillère de ­Rock ­Forest, ­Annie ­Godbout, faisait partie des élus qui restaient incertains quant à la manière dont le projet était conçu.

«  ­Cela met en lumière des enjeux problématiques, comme le fait de passer par des organismes agréés pour la gestion de ces projets, qui risquent de les gérer de manière différente. Ce n’est pas encore clair d’où provient le financement de 5 000 $. On s’engage dans un processus qui pourrait être compliqué. Je suggère que l’on choisisse un partenaire capable de gérer le projet  », a déclaré ­Mme ­Godbout, qui estime que le projet avance trop rapidement.

Rappelons également que les citoyens devront obligatoirement organiser au moins une fête de voisinage au cours de la période allant de juin à septembre.

Plusieurs élus ont exprimé leur confiance quant à la réussite de ce projet et ont salué la ­Ville pour sa décision d’aller de l’avant, notamment la conseillère du district d’Ascot, ­Geneviève ­La ­Roche.

«  ­Je trouve que c’est un projet vraiment porteur. Je continue de croire qu’on s’est imposé beaucoup de critères, mais comme les services l’ont mentionné, l’objectif d’un projet pilote est de tester son fonctionnement et de voir ensuite si on peut le rendre plus simple et plus convivial afin d’atteindre l’objectif de mobiliser les citoyens  », ­a-t-elle partagé.

Toujours un intérêt pour «  ­Dans ma rue, on joue  »

Au cours de la soirée, plusieurs conseillers ont réaffirmé leur désir de voir aboutir le projet ­Dans ma rue, on joue. Mme ­Beaudin a confirmé que ce projet serait soumis à la ­Commission de la culture, des loisirs, des sports et du plein air. Elle estime qu’il est possible que ce projet prenne forme dès l’été 2025.