Et si l’accès au logement passait par le communautaire?
HABITATION. Présenté en grande pompe jeudi (28 novembre) par l’organisme Les Habitations L’Équerre, un projet de 400 logements communautaires se prépare sur les terrains du futur quartier Masson.
Le projet nommé Haùs, qui signifie » la maison » ou » le foyer » en allemand, propose une vision combinant qualité de vie, durabilité et accessibilité. Inspiré d’un modèle développé en Autriche, l’organisme désire en faire une proposition innovante afin de palier à la crise du logement qui sévit à Sherbrooke.
La directrice générale des Habitations L’Équerre, Denise Godbout, partage son enthousiasme pour la mise en œuvre du chantier. « Haùs n’est pas simplement un ensemble de bâtiments ; c’est une communauté, un écosystème où chaque élément est pensé pour le bien-être de ses habitants et de notre planète ». Elle ajoute que l’ambition de son organisme est de déployer un modèle de logement avant tout responsable, tant sur le plan économique, environnemental que social.
Le secteur choisi pour développer ces logements n’est pas le fruit du hasard puisque la demande est en forte croissance dans le secteur Fleurimont depuis quelques années.
FINANCEMENT ET COLLABORATION
Avec un contexte financier difficile, le financement pour accomplir un tel projet demande une grande vigilance, mais aussi des contributeurs pour assurer une viabilité à long terme.
Ainsi une demande de subventions de la Ville de Sherbrooke, a été réduite à 4 %, ce qui totalise une somme de 11 856 000 $ pour les 400 unités projetées. De plus, Les Habitations l’Équerre prévoit utiliser une partie de son équité, capitalisée grâce aux contributions publiques passées, pour financer le projet.
La collaboration du Groupe Custeau a aussi rendu cette réalisation possible puisqu’en plus de partager son expertise, il a offert une importante réduction du prix sur le terrain qui accueillera le projet Haùs.
FAIRE SA PART POUR L’ENVIRONNEMENT
Plusieurs innovations et concepts de construction environnementaux seront appliqués lors de la réalisation des travaux: une isolation accrue, une consommation énergétique réduite et la récupération de chaleur et des eaux grises. Ce système permettra non seulement de réutiliser la chaleur des eaux usées, mais aussi d’économiser plus de 117 millions de litres d’eau potable annuellement.
« En réduisant la pression sur les systèmes de traitement de l’eau de la ville, nous
démontrons qu’il est possible de conjuguer développement urbain et respect de
l’environnement. Haùs sera un modèle à suivre, une preuve que l’innovation peut et
doit être au service de la population et de la planète », fait remarquer Mme Godbout.
DÉVELOPPER UN ESPRIT DE COMMUNAUTÉ
Comme il s’agira d’un milieu communautaire, l’objectif sera d’offrir des espaces inclusifs et diversifiés pour tous les citoyens qui s’y installeront et ce peu importe leur statut économique, leur origine ou même leurs limitations physiques et cognitives. C’est dans cette optique qu’une variété de logements seront construits et adaptés aux besoins des résidents.
On prévoit aménager des espaces communautaires comme des jardins partagés, des aires de jeux pour les enfants et lieux de rencontre pour les ainés. « Au-delà des briques et du mortier, Haùs est avant tout une vision humaine. Nous aspirons à créer un milieu de vie inclusif où chacun trouve sa place. Un lieu où l’on peut naitre, grandir, s’épanouir et vieillir, peu importe son statut économique, son origine ou ses limitations physiques et cognitives », conclut Denise Godbout.
Le début des travaux est prévu pour la fin de l’année 2025, avec une première phase
de livraison des logements à l’horizon 2027.