Évelyne Beaudin presse les candidats fédéraux

ÉLECTIONS FÉDÉRALES.  «Tout le monde est un peu déçu de cette campagne. » Ce sont les mots de la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, qui presse les candidats aux élections fédérales de se positionner sur les enjeux locaux, jugeant que la campagne électorale commence bien tranquillement. 

Devant le constat que bien peu de promesses locales ont été mises de l’avant depuis le début de la campagne, il y a trois semaines, Mme Beaudin a convoqué les médias lundi matin pour mettre de la pression et ramener à l’avant-plan les dossiers qu’elle juge cruciaux pour Sherbrooke.

« Il n’y a pas d’engagement ni de promesse qui sont faits. On peut reprocher aux politiciens d’en faire trop, mais au moins, quand il y en a, ça nous donne une poignée pour intervenir dans les quatre années suivantes. On ne réalise pas à quel point c’est important, une campagne », partage Mme Beaudin.  

La mairesse considère que le contexte économique actuel est particulièrement anxiogène pour la population et qu’il est temps de discuter d’enjeux locaux, qui peuvent selon elle, faire une différence pour Sherbrooke.

Lors de son point de presse, Mme Beaudin a ciblé trois dossiers sur lesquels elle juge «essentiel » d’obtenir des réponses de la part des candidats : le transport de passagers entre Sherbrooke et Montréal, la protection de l’eau potable, et le développement du site de l’aéroport. 

Elle a notamment insisté sur l’importance de faire avancer le projet de train reliant Montréal à Sherbrooke. 

« Connecter la capitale estrienne à la métropole québécoise, c’est un dossier qui devrait être pris en main par les gouvernements québécois et canadien. Le fait qu’une région bénéficie d’un transport efficace fait toute la différence dans son développement économique. Des études ont déjà été menées et le potentiel est là. Je m’attends à ce que les candidats prennent ce dossier à bras-le-corps, comme l’ont fait ceux de Lévis et de Québec pour le troisième lien» , mentionne-t-elle. 

Concernant l’eau potable, elle souligne l’importance pour les candidats de se positionner sur la protection des plans d’eau de la région, notamment le lac Memphrémagog, contre les espèces envahissantes. Quant à l’aéroport, Mme Beaudin estime que le débat ne porte plus sur une desserte aéroportuaire, mais bien sur le développement d’une zone industrielle. 

« Je veux entendre les candidats sur le projet de techno-parc sur le site de l’aéroport. Notre besoin, c’est un développement technologique et industriel qui permettrait de propulser la croissance économique », explique-t-elle, en précisant que 360 hectares sont disponibles pour la construction. 

Elle considère que, malgré la distance entre les gouvernements fédéral et municipal, les décisions prises à Ottawa ont un impact concret. 

« On ne peut pas développer la ville et répondre aux enjeux locaux sans l’apport du fédéral. Les décisions prises à Ottawa ont un effet bien réel ici, sur le terrain. Plusieurs lois et normes s’appliquent partout au Canada, et le fédéral s’occupe aussi des relations internationales – il parle donc en notre nom et doit être au fait de nos préoccupations régionales, ce qui est particulièrement important pour une région limitrophe comme la nôtre », assure Mme Beaudin. 

Au moment d’écrire ces lignes (7 avril), Mme Beaudin affirme n’avoir été contactée que par l’équipe du candidat du Bloc québécois, Pierre-Étienne Rouillard. Elle s’attend à ce que les autres candidats se manifestent sous peu pour une rencontre individuelle.