Exposer toute la fragilité du monde 

EXPOSITION. La galerie d’art Antoine Sirois du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke accueille les œuvres d’une artiste marquante et sensible au style unique, jusqu’au 29 mars. L’exposition combine des créations de deux séries explorant la fragilité de notre monde et l’adaptation qui en résulte.

L’impressionnant CV de Lyne Lapointe a de quoi attirer les amateurs d’arts visuels à la galerie juxtaposant la salle Maurice O’Bready. Celle-ci expose le fruit de son travail un peu partout dans le monde et plusieurs de ses œuvres font partie de collections prestigieuses canadiennes dont celle du Musée des beaux-arts du Canada. La commissaire Roxane Labrèche, fraîchement arrivée à la barre de la galerie Antoine Sirois s’est jointe à sa collègue Marie-France Beaudoin pour assembler les éléments composant la partie Cabinet de l’exposition.

« En 2008-2009, Lyne Lapointe a réalisé une cinquantaine d’œuvres qui étaient une commande de la Société des Médecins de l’Université de Sherbrooke et qui remettait une pièce à ses retraités. C’est vraiment ça la genèse de ce projet. Finalement on a réussi à en trouver une quarantaine », explique Mme Labrèche.

Lyne Lapointe veut, à travers son art, démontrer la grande fragilité de notre monde; les droits de la personne, la santé physique et psychologique ainsi que l’environnement, tous des sujets de préoccupation mais aussi d’inspiration. Dans Cabinet | Circulado, le public est confronté à des œuvres d’une puissance visuelle impressionnante, bien que composées de matériaux d’une grande délicatesse.

L’autre portion de l’exposition, Circulado trouve principalement son inspiration de la poésie et de l’album éponyme d’un artiste brésilien nommé Caetano Veloso, paru au début des années 1990. L’homme est considéré comme une figure phare du mouvement musical Tropicália. Né d’une contestation de la dictature militaire qui régnait sur le pays, ce mouvement a été une véritable révolution culturelle. Circulado se veut un reflet des transformations sociales et politiques qui se perpétuent à travers le temps et l’espace et où les expériences et les individus interagissent sans arrêt.

« On a des œuvres plus récentes de Lyne; c’est pour montrer à quel point cette artiste n’a jamais arrêté de créer. Même si il y a plusieurs années d’écart entre les pièces, on voit vraiment tous ces petits gestes, ces propos hyper critiques et analytiques de la condition humaine, de l’environnement où de l’extinction des espèces », indique Mme Labrèche, admirative. 

Cabinet | Cortado est présentée gratuitement à la Galerie Antoine Sirois du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke jusqu’au 29 mars.