Faire face aux creux de vague

LIVERPOOL. La vie pour une entrepreneure n’est jamais un fleuve tranquille. Pour la copropriétaire du Liverpool, Annie Faucher, l’important est de savoir se relever, la tête haute, malgré les embûches, dont le plus récent : l’incendie de l’immeuble voisin qui force la fermeture depuis six semaines.

Une chose dont Mme Faucher est particulièrement heureuse est qu’elle considère n’avoir jamais été freinée dans ses ambitions professionnels en raison qu’elle est une femme « Je n’ai jamais senti du tout le besoin de me battre et prendre ma place. En même temps, c’est dans ma nature, quand j’ai un objectif, je fonce. Les portes barrées, je les défonce », indique-t-elle.

Le paysage sur la rue Wellington a bien changé selon elle depuis qu’elle a pris possession du Liverpool en 1991 avec son mari.

« C’était tous des propriétaires masculins. Il n’y avait pas beaucoup de femmes. C’est vraiment dans les années 2000 que des restauratrices ont fait leur place »

Un coup de cœur

Arrivée à Sherbrooke pour ses études collégiales en 1987, Annie Faucher est tout de suite tombée sous le charme du centre-ville. Animée par les personnes qui y travaillent et qui y vivent, la femme d’affaire assure qu’elle a rapidement voulu mettre son empreinte sur le sort du centre-ville.

« Dans les 33 dernières années, le centre-ville a toujours un peu été sur la sellette, on a travaillé fort. Je me suis impliquée dans plusieurs comités pour défendre les intérêts du centre-ville. Pour également défendre le fait qu’un centre-ville fort dans une ville comme Sherbrooke, ça rejaillit partout : le tourisme, le développement économique et le développement technologique. On le voit, ça recommence à prendre vie. Il faut savoir regarder vers l’avant, il faut être visionnaire et il y a encore de la place pour de l’amélioration », affirme-t-elle.

Pour Mme Faucher, le Liverpool est plus qu’un restaurant et un salon de billard. Selon elle, cet endroit est la fondation de sa vie, un lieu qui lui a permis de s’épanouir professionnellement et fonder sa famille.

« J’étais à la recherche d’un emploi quand je suis arrivée à Sherbrooke. J’ai commencé à travailler dans un restaurant qui s’appelait la Petite Bouffe, entre temps, le propriétaire a changé », a-t-elle mentionné.

C’est là que l’histoire d’amour avec son partenaire d’affaire et de vie, Charles Gauthier, a commencé. Tous les deux étudiants et collègues à ce moment, le père de M. Gauthier, qui était propriétaire de l’immeuble, a lancé un salon de billard. Les deux sont devenus les gestionnaires et propriétaires par la suite.

Un tas d’embûches

Dégâts d’eau, pandémie, travaux majeurs sur Well Sud et maintenant l’incendie chez le voisin. Les cinq dernières années n’ont pas été faciles pour le Liverpool. Mme Faucher considère que la sagesse qu’elle a accumulée au cours des 30 ans lui permet de voir le verre à moitié plein.

« Avec du recul, il faut se donner des objectifs sans abandonner. Des fois, je compare un peu ça au football. Dans un match de foot, il peut rester 10 secondes, mais ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini. Il y a une partie de ma personnalité qui est comme ça. Ça peut taper sur les nerfs et ça peut en irriter certains. On peut se demander, est-ce qu’elle est entêtée ou déterminée ? Évidemment, j’aime mieux dire que je suis déterminé, mais je pense qu’il faut être un peu entêté. »