Faire Québec-Sherbrooke à pied contre le Parkinson

COURSE. Imaginez courir les 200 kilomètres séparant Québec et Sherbrooke pendant un peu plus de 26 heures, et ce, sans fermer l’œil. C’est ce qu’Alexandre Gendron a accompli, les 10 et 11 octobre dernier, récoltant par la même occasion plus de 4600 $ afin de soutenir Parkinson Estrie.

Plus d’une vingtaine de personnes l’attendaient patiemment près des locaux de Parkinson Estrie. Lorsque sa mince silhouette est apparue à l’horizon, ses fidèles partisans l’ont acclamé, brandissant quelques pancartes de félicitations. Aux prises avec quelques douleurs aux mollets, le coureur avait entrepris les derniers kilomètres à la marche. Néanmoins, au moment où il a vu sa bande l’encourager, le Sherbrookois de 34 ans s’est élancé, submergé par la fierté.

« C’est malade, s’exclame M. Gendron, quelques minutes après son long périple. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de gens à l’arrivée. La course s’est relativement bien déroulée. »

Alexandre Gendron, souriant, tout près de la ligne d’arrivée. (Photo Sherbrooke.info – Nickolas Bergeron)

Son trajet s’est entamé à l’aquarium de Québec, vendredi matin. Déterminé, le sportif s’est dirigé vers Sherbrooke, tranquillement, mais sûrement. Le parcours de M. Gendron n’a pas été de tout repos, lui qui est davantage habitué aux courses en sentier.

« Ça peut paraître niaiseux, mais j’ai dû m’adapter. Tout le long, j’ai été accompagné par deux amis. Ils m’ont été d’une aide inestimable, surtout durant la nuit, car il faisait très froid », ajoute le principal concerné.

Un défi colossal

En fait, M. Gendron n’en est pas à son premier rodéo. Passionné d’ultramarathon, il a participé en août dernier à l’une des plus prestigieuses courses sur le globe : l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB). Le natif de Sherbrooke a d’ailleurs conclu les 177 kilomètres en environ 41 heures.

« De retour au bercail, j’étais à la recherche d’un nouveau défi. Cette fois-ci, je voulais inclure une cause qui me tenait à cœur. C’est à ce moment que j’ai pensé à ma tante France, qui est atteinte de la maladie en question, et Parkinson Estrie. Mon projet a rapidement pris forme, à mon grand plaisir », raconte le jeune homme.

Alexandre Gendron était bien heureux de retrouver sa tante, France, atteinte de la maladie de Parkinson et utilisatrice des services de Parkinson Estrie. (Photo Sherbrooke.info – Nickolas Bergeron)

L’organisme communautaire a ainsi mis la main sur un total maintenant officiel de 4650 $. Grâce à cette récolte, Parkinson Estrie, dont les demandes ne cessent de croître depuis quelques années, pourra maintenir et améliorer plusieurs services.

« On parle ici de cours d’exercices adaptés, de groupes d’entraide et du soutien psychologique individuel et d’activités sociales et des conférences mensuelles. Nous voulons également partager l’argent reçu à nos différentes succursales, notamment celle de Magog. […] Nous sommes tellement fiers d’Alexandre [Gendron]. Il a réalisé cet exploit pour les bonnes raisons », avance la directrice générale de Parkinson Estrie, Charlène Brulard.

Exténué par les 200 kilomètres parcourus, M. Gendron se laissera guider par le vent pour ses prochains défis. « Pour l’instant, j’ai un souper chez mes parents ce soir. On verra par la suite », lance-t-il, à la rigolade.