Hélène Dauphinais avoue avoir été ébranlée 

MENACES.  « On devrait brûler Hélène Dauphinais » : cette menace a été écrite par un internaute sur Facebook. La conseillère du district du Pin-Solitaire dénonce ces propos et souhaite plus de soutien envers les élus qui sont visés.

Questionnée à savoir si elle était craintive depuis ce temps, Mme Dauphinais a avoué que cette situation l’a affecté plus qu’elle ne le pensait.

« Sur le coup, non, confie-t-elle. Je suis assez imperméable pour certaines choses, mais parfois, quand j’y repense, je me demande si j’ai pris ça trop à la légère. Surtout, est-ce que je fais une erreur en prenant ça trop à la légère ? « 

Ce type de propos dépasse le réel quant à elle. »Je reçois beaucoup d’insultes, mais c’était la première menace. Le bruit des insultes, c’est une chose, mais ces propos, c’est un autre niveau. C’est certain que tu surveilles un peu plus en sortant le soir. C’est peut-être ce veut la personne au final », mentionne-t-elle.

Elle affirme s’être sentie très seule après avoir reçu ces menaces. Elle aimerait que les élus soient mieux accompagnés lors de ces situations particulières. »Il y a très peu de sources vers qui se tourner déplore Mme Dauphinais. Tu es laissé un peu à toi-même. Si j’ai un conseil, si tu as la peau un peu sensible, peut-être que la politique, ce n’est pas pour toi. Tu as intérêt à avoir confiance en tes moyens. « 

Pour Mme Dauphinais, l’impact d’une telle menace est lourd de sens pour la famille et les amis, pas seulement pour elle.

« Je vous dirais que c’est surtout la famille que tu dois gérer. La famille est protectrice, quelquefois, elle aimerait que les interventions soient plus soutenues. Je vis assez bien avec les insultes, mais plusieurs de mes amies me demandent comment je fais pour rester aussi stoïque devant celles-ci « , déclare l’élue indépendante.

La conseillère municipale n’aurait pas imaginé, en se lançant en politique, que ça irait aussi loin.

« On se présente pour les gens. Je reçois plein de bons commentaires ou de visites de courtoisie. Ça faisait des années que j’avais le goût de faire le saut. J’ai quand même une bonne carapace, donc quand les personnes me font des critiques, je suis capable d’en prendre.»

Une chose est sûre dans la tête de l’élue, elle ne changera pas son fusil d’épaule et continuera de pousser ses dossiers. 

 « Je poursuis comme j’ai toujours fait. J’investis beaucoup de temps à comprendre les dossiers et à réfléchir aux solutions. Je vais dire ce que j’ai à dire. Si je me retiens et que je me tais une fois sur deux, pourquoi suis-je là ? Je ne pense pas que la population veut payer du monde qui n’a rien à dire », conclut-elle. 

Le porte-parole du Service de police de Sherbrooke (SPS), Benoît Pellerin, a confirmé que ce genre de menaces sur les réseaux sociaux sont prises au sérieux, peu importe vers qui elles sont tournées. 

«C’est le même processus judiciaire que si quelqu’un fait des menaces de mort dans la rue. Quand tu reçois de tels propos par Facebook ou dans la rue, tu communiques avec le service de police, un patrouilleur prend la plainte et s’il y a nature à aller plus loin, c’est traité par les enquêtes criminelles», a-t-il indiqué.