La communauté sherbrookoise se mobilise pour Bishop’s 

UNIVERSITÉ. «Bishop’s n’est pas une menace pour la langue française à Sherbrooke», a clamé haut et fort l’ancien maire Jean Perrault, devant plus de 600 personnes réunies ce mardi (31 octobre) au Théâtre Centennial à Lennoxville. 

Tous ces gens étaient mobilisés afin d’appuyer l’Université Bishop’s contre la hausse des frais de scolarité pour les étudiants venant de l’extérieur de la province, souhaitée par le gouvernement Legault.

L’ex-maire de Sherbrooke est au cœur de cette mobilisation, qui regroupait sur la scène, plus d’une centaine de leaders régionaux, dont des représentants d’entreprises, des élus municipaux. autant présents qu’anciens. et des acteurs économiques importants. Ces derniers portaient tous un message commun : l’importance de l’Université Bishop’s pour la communauté estrienne et sherbrookoise.

«C’est une grande inquiétude pour tout le monde. Bishop’s pourrait perdre 30% de son budget avec cette mesure du gouvernement, a mentionné M. Perrault. La contribution des étudiants des autres provinces est importante pour Sherbrooke. La population anglophone à Lennoxville n’a pas explosé dans les dernières années, elle a même diminué, alors cet argument que le français est menacé, je ne l’achète pas.»  

Rappelons que le gouvernement provincial souhaite une hausse de 50% des frais de scolarité des étudiants anglophones des autres provinces, faisant passer la facture de 8992 $ à 17 000$.

M. Perrault a indiqué qu’une lettre, signée par 187 acteurs régionaux, sera envoyée au premier ministre François Legault et à la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, pour demander une exemption et le retrait de cette mesure.

Également présent, le recteur de l’Université de Sherbrooke, Pierre Cossette, a soutenu un discours d’union. Pour lui, les deux universités sherbrookoises ne sont pas des concurrentes, bien au contraire.

«Il y a beaucoup de collaboration entre les deux universités à plusieurs niveaux. Il y a une série de projets sur lesquels on travaille ensemble. Nos chercheurs de plusieurs domaines différents travaillent ensemble. On est fier de ça et on le fait au bénéfice de la communauté. Le plus important est le talent et on a besoin d’un écosystème complet avec des universités et des collèges des deux langues et une communauté qui se soutient», a-t-il affirmé.

Pour Jean Perrault, il est important que le gouvernement comprenne que cette annonce vient compromettre l’identité et la survie de Bishop’s.

«Cette mesure ferait du Québec la province la plus coûteuse pour poursuivre des études de 1er cycle. Elle menace l’identité même de l’université puisque les étudiants des autres provinces ne pourront plus se permettre de venir y étudier. C’est une situation que nous ne pouvons pas accepter en tant que communauté».

Le directeur général de la Chambre de commerce et industrie de Sherbrooke, Sébastien Lussier, n’a pas caché son inquiétude.

«L’Université Bishop’s génère des retombées économiques incroyables pour la région de l’Estrie. On parle de plus de 195 millions $ par année. La chaîne d’approvisionnement aux alentours de l’université serait assurément touchée, puisqu’il y a plusieurs entreprises locales qui fournissent des services».

À noter que le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, et sa collègue Marwah Rizqi étaient eux aussi de passage à Sherbrooke, le 27 octobre dernier, pour soutenir la cause et demander au gouvernement Legault de reculer avec sa mesure.