La lutte plus vivante que jamais à Sherbrooke
GALA. Ce sont plus de 400 personnes qui se sont déplacées, samedi soir dernier à l’école du Boisjoli, à l’occasion du gala de lutte « Sans Relâche » au profit de la nouvelle cour d’école de l’établissement. Le nombre de spectateurs à la soirée est un signe que la discipline continue de monter en popularité, selon les lutteurs de l’Académie de Lutte Estrienne (ALE), qui organisait le gala.
Ces spectateurs, dont plusieurs étaient d’âge primaire et assistaient à leur premier gala de lutte, ont visiblement adoré l’expérience. Les cris, les encouragements envers les « héros » et les huées envers les « vilains » n’ont jamais cessé jusqu’à la fin de l’événement, certainement au grand plaisir de François Lemire, un grand amateur qui a eu l’idée de ce gala et de François Séguin, l’organisateur et cofondateur de l’ALE.
DANS LA PEAU DES LUTTEURS
L’Académie de Lutte Estrienne, c’est d’abord une « grande famille » de lutteurs qui désirent avant tout partager leur passion avec les amateurs. Pour Jacob Maheu, Jason Roseberry et Yvan Jolin, trois membres de l’ALE qui se donnaient en spectacle samedi, l’opportunité de lutter pour une bonne cause était un incitatif supplémentaire.
« J’étudie pour devenir enseignant, donc de savoir que ma passion me permet également d’aider les jeunes et les futurs élèves à avoir une nouvelle cour d’école où ils vont se sentir bien, ça me fait énormément plaisir », partage Jacob Maheu (ou Jake Madison).
« Ce qui me motive, c’est de voir les jeunes dans la première rangée avec les mêmes étoiles que celles que j’avais quand j’ai découvert la lutte à leur âge. Sans les fans, sans les passionnés, il n’y a pas de spectacles », ajoute Jason Roseberry, le lutteur connu sous le nom de Brian O’Donnell.
« Je vais me lever le lendemain avec des ecchymoses, mais en sachant que c’était pour la bonne cause », complète Grixix le Gaulois, de son vrai nom Yvan Jolin.
AU-DELÀ DU COMBAT
Si la lutte est un spectacle élaboré pour le divertissement du public, les trois lutteurs indiquent que celle-ci est également un moyen d’extériorisé un autre aspect de leur personnalité tout en offrant une performance qui rejoint les amateurs.
« La lutte, c’est un monde où tu peux être tout ce que tu veux, explique celui qui incarne Jake Madison. Personnellement, j’ai toujours eu une confiance un peu brimée où je ne me trouvais pas assez gros, pas assez fort, mais le sport m’a permis de surmonter tout ça. Oui, il y a Jacob Maheu qui va à l’école et qui travaille la fin de semaine, mais quand j’arrive dans le ring, je deviens quelqu’un d’autre. C’est un monde merveilleux avec des gens incroyables. »
Je mesure cinq pieds et je ne suis pas bâti comme un frigidaire, partage en riant Yvan Jolin. Je représente souvent des combats « David contre Goliath » et je pense que ça me permet de connecter avec plusieurs fans. Je crois que mon personnage est entre autres un symbole que dans l’adversité, on peut accomplir de grandes choses. »
UNE ANNÉE DE RÊVE
François Séguin l’expliquait en entrevue plus tôt cette semaine, la lutte est en pleine effervescence au Québec depuis un bon moment. C’est également ce qu’a remarqué Jacob Maheu, qui note que le sport a connu sa plus grande ascension dans la dernière année, notamment en raison de ce qui se passe à l’international.
« On ne peut pas passer sous silence ce qui se passe dans la WWE qui est en train de faire renaître la profession avec des vedettes comme l’acteur Dwayne Johnson et le youtuber Logan Paul. Ça crée un « buzz » dans toutes les sphères de la lutte. Si on remonte d’un an, l’engouement n’était pas le même et selon moi l’année prochaine, ce sera encore plus populaire. »
Les lutteurs de l’ALE remonteront dans le ring le 4 mai prochain au Cégep de Sherbrooke. Pour plus d’informations, visitez le estrielutte.com ou la page Facebook de l’Académie de Lutte Estrienne.
UN PROJET D’ENVERGURE
Rappelons que l’école primaire du Boisjoli, qui compte 620 élèves, a l’ambition de revitaliser sa cour d’école, notamment avec l’ajout d’un terrain de soccer synthétique et de basketball, tout en rendant l’emplacement plus sécuritaire. Il s’agit d’un projet de 470 000 $ qui devrait se dérouler en deux ou trois phases. Avant la présentation du gala, près de 160 000 $ avait été amassés. Les premiers travaux débuteront cet été au niveau du débarcadère d’autobus adjacent.
L’une des initiatrices du projet, l’enseignante Manon Meilleur, explique qu’elle a été impressionnée par la popularité de l’événement de samedi et que celui-ci a été un franc succès pour la futur cour d’école.
« On a un magnifique terrain, mais qui n’est pas aménagé adéquatement. On espérait que les gens allaient être au rendez-vous pour aider notre cause. Au départ, nous souhaitions avoir autour de 200 personnes. On est extrêmement content de voir qu’autant de gens ont répondu à l’appel », a-t-elle mentionné quelques minutes avant le début du gala, alors que les spectateurs continuaient à entrer dans l’établissement.