La mairesse de Sherbrooke Évelyne Beaudin en arrêt de travail

SANTÉ. La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, prend une pause pour une durée indéterminée du milieu municipal pour des raisons de santé. C’est le maire suppléant Raïs Kibonge qui occupera ses fonctions en son absence.

Le directeur général de la Ville de Sherbrooke, Éric Sévigny, a indiqué avoir appris vendredi que la mairesse « suspendait ses activités municipales sur ordre de son médecin, et ce, pour une durée indéterminée ». Il a assuré que l’administration et le conseil municipal allaient travailler de pair pour combler les responsabilités de Mme Beaudin.

« Il n’y aura pas d’impact sur les services à la population », a promis M. Sévigny. 

Raïs Kibonge a lu une lettre adressée aux citoyens et composée par Évelyne Beaudin, absente lors de la conférence de presse du 30 octobre. Dans cette missive, la politicienne avoue qu’un temps d’arrêt était nécessaire. 

« J’espère que cette pause, qui m’est recommandée par mon médecin, ne sera pas trop longue. Néanmoins, elle m’apparaît judicieuse en ce moment, car je veux éviter un état d’épuisement qui serait trop important et trop difficile à surmonter. »

M. Kibonge siégera au comité exécutif et c’est la conseillère de l’Hôtel-Dieu, Laure Letarte-Lavoie, qui en prendra la présidence, durant l’absence de Mme Beaudin.

« Il va sans dire qu’il me pèse beaucoup de devoir lâcher prise quelque temps sur des projets qui me tiennent tellement à cœur pour notre ville. En même temps, je sais qu’ils sont entre de bonnes mains […] Bien sûr, en politique, nous avons des adversaires, mais j’émets le souhait qu’ils ne tentent pas de profiter de la situation d’une manière ou d’une autre. Peu importe nos divergences d’opinions, nous sommes tous humains « , peut-on lire dans la lettre de Mme Beaudin.

Mme Beaudin ajoute « qu’elle ne souhaite pas identifier une cause en particulier à la situation ».

« Être votre mairesse est à la fois la chose la plus extraordinaire et la plus difficile qui est arrivée dans ma vie. J’ai toujours interprété le mandat que vous m’avez donné comme celui de changer les choses pour le mieux, pour cette ville que nous adorons. Et on y arrive. Cependant, c’est souvent plus long et plus compliqué qu’on le souhaiterait. Quand on connaît la solution à un problème, c’est lourd de le voir persister dans le temps… mais c’est ça la vie. »

De son côté, Raïs Kibonge l’a félicitée pour son courage. « Ce qu’on vit aujourd’hui nous rappelle que chacun de nous peut être confronté à des moments où nous devons prendre des décisions difficiles pour notre bien-être personnel, professionnel et pour celui de notre entourage « , a-t-il déclaré, tout en se disant prêt à prendre la relève pendant les prochaines semaines.

« Je me sens serein. On a une belle équipe au cabinet et à l’administration. Quand on est nommé maire suppléant, même si c’est une petite possibilité, ça reste qu’on doit être prêt. »

Cependant, il ne cache pas qu’il y a beaucoup à faire. « Les prochaines semaines seront cruciales: la crise du logement continue, il faut trouver des solutions pour le défi de la mobilité et rapprocher Sherbrooke de ses quartiers. Nous avons un plan et un budget à adopter « , a-t-il énuméré.

D’un point de vue légal, selon le directeur du greffe de Sherbrooke, Éric Martel, l’absence « sans impact pour la Ville « , de Mme Beaudin est de 90 jours suivant la prochaine séance du conseil municipal, soit le 7 novembre. 

Selon M. Martel, au bout de ces 90 jours, la mairesse de Sherbrooke doit se présenter à la séance du conseil municipal. 

 « Si elle est dans l’impossibilité d’être présente, certaines alternatives sont offertes par la loi pour prolonger la durée du congé. »