La Maison L’Intégrale : un tremplin vers la réinsertion sociale
RÉINSERTION. Tenter de réinsérer des personnes ayant eu des problèmes de consommation est l’objectif principal de la Maison L’Intégrale, qui agit comme un tremplin entre la thérapie et le retour à une vie en appartement.
Selon la directrice clinique, Marie-Lise Martin, l’un des critères d’admission est d’avoir suivi une thérapie pour dépendances au cours des dernières années.
« En thérapie, on travaille le comportement et les raisons derrière la consommation. Ici, nous les aidons à gérer leur vie à l’extérieur, dans leur environnement quotidien. C’est une manière de poursuivre le travail, en leur offrant une meilleure chance de réintégrer la société par la suite », explique-t-elle, ajoutant que les résidents peuvent y rester entre quatre et neuf mois, selon leur cheminement personnel.
Financée par le Domaine Orford, une maison de thérapie située en Estrie, la Maison L’Intégrale propose 52 places réparties en chambres individuelles, doubles et appartements. Au cours des mois suivant leur admission, les locataires participent à divers ateliers adaptés à leurs besoins, rapporte Mme Martin.
« Les ateliers couvrent une grande variété de thèmes, allant du renforcement de l’estime de soi à la création d’un CV et à la préparation d’entretiens d’embauche pour trouver un emploi », partage-t-elle.
Cependant, la crise du logement représente un défi majeur, selon Mme Martin. Elle complique le retour à la société pour certaines personnes qui n’ont pas les moyens de louer un logement.
« Trouver des logements abordables est extrêmement difficile, voire impossible dans certains cas. Le plus grand enjeu, c’est ce manque criant de logements à prix accessible. Ce problème touche de nombreux organismes comme le nôtre », souligne-t-elle.
Mme Martin, qui travaille à la Maison L’Intégrale depuis 15 ans, insiste sur l’importance de respecter le rythme de chacun.
«Tout le monde n’a pas la capacité de se réinsérer de la même manière ni de prendre sa vie en main au même rythme. Pour certains, par exemple, faire quelques heures de bénévolat est déjà une étape suffisante. Il ne faut pas forcément s’attendre à ce qu’ils trouvent un emploi immédiatement », explique-t-elle.
Malgré tout, de nombreuses personnes accueillies dans ce service ont besoin d’un soutien de base pour avancer.
« Parfois, revenir à la base peut être aussi simple que d’aider quelqu’un à refaire ses pièces d’identité s’il les a perdues. Pour nous, il est essentiel de stabiliser ces éléments de base afin de favoriser une réinsertion réussie. Chaque personne arrive avec ses propres objectifs et défis », indique-t-elle, ajoutant que la Maison L’Intégrale accueille entre 100 et 130 résidents chaque année.