Le don de transformer en or tout ce qu’elle touche
HOCKEY. La joueuse de hockey Gabrielle Santerre s’est fait connaître par le Québec lors de son passage au Collège Champlain Lennoxville, avec les Cougars. Après une première campagne de rêve dans l’uniforme des Gaiters de l’Université Bishop’s, le nom de l’étoile montante a déjà fait le tour du pays.
Santerre commence peu à peu à descendre de son nuage et réalise les exploits qu’elle a accomplis, une semaine après avoir terminé sa session d’école. Au cours des derniers mois, qui se sont déroulés à la vitesse grand V pour la native de Saint-Jean-sur-Richelieu, elle a remporté les titres d’Athlète par excellence et de Recrue de l’année du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). C’était la première fois de l’histoire qu’une hockeyeuse du circuit québécois terminait une saison avec les deux honneurs.
Quelques semaines plus tard, l’attaquante de 5 pieds et 3 pouces a répété le même tour de force sur la scène nationale en recevant le trophée Brodrick, remis à la joueuse la plus « exceptionnelle » de l’année, ainsi que le titre de Recrue de l’année du U SPORTS. Réalisant une autre première, elle a réécrit l’histoire en succédant aux Hayley Wickenheiser (2010-2011), Ann-Sophie Bettez (2011-2012) et Mélodie Daoust (2012-2013) de ce monde, trois grands piliers canadiens qui ont également remporté le trophée Brodrick.
« J’ai été un peu surprise, surtout au niveau canadien, avoue celle qui a terminé la dernière saison régulière avec 45 points en 28 rencontres. En arrivant à Bishop’s, mon seul but était de prouver à mes coéquipières que j’étais là pour les bonnes raisons. »
D’un vestiaire à l’autre
Pour mettre la cerise sur le gâteau, la hockeyeuse de 21 ans a été nommée au sein de plusieurs équipes d’étoiles cette année, dont la première équipe d’étoiles sur le plan universitaire canadien. Même si elle se pince toujours pour croire à ses faits d’armes, une chose demeure certaine : Santerre veut écrire sa propre histoire. C’est pour cela qu’elle a choisi de rester en Estrie et jouer pour l’Université Bishop’s.
Courtisée par toutes les universités québécoises et deux américaines, soit l’Université Colgate et l’Université Clarkson, celle qui entreprend actuellement des études spécialisées dans le domaine sportif voulait à tout prix « bâtir » le programme de hockey féminin sherbrookois.
« J’ai connu l’une de mes plus belles saisons cette année, s’exclame la jeune femme, assise dans le vestiaire des Gaiters. Ce n’est pas toutes les joueuses qui ont la chance de former un programme et qui ont le courage de le faire. Certains se demandaient pourquoi je ne voulais pas aller à une université qui avait déjà connu du succès. »
Évoluant l’an passé avec le Collège Champlain Lennoxville, la numéro 10 n’avait qu’à faire quelques mètres pour emménager dans le vestiaire des Gaiters, car les deux clubs jouent leurs matchs locaux à l’aréna Jane et Eric Molson.
Viser toujours plus haut
Faisant preuve d’un grand leadership et de maturité, même dans ses réponses, Santerre veut donc permettre à l’Université Bishop’s d’aspirer aux grands honneurs, quitte à « sacrifier » ses deux premières années universitaires. Grâce au brio de sa joueuse vedette, la formation a d’ailleurs fait une courte présence dans le top 10 des universités canadiennes pour la première fois de sa jeune histoire au courant de la campagne.
De son côté, la joueuse en question désire perfectionner son art. Elle compte à nouveau décrocher une invitation au camp de l’équipe nationale féminine de développement des moins de 22 ans. « J’y avais participé il y a deux ans. C’était tellement enrichissant de pouvoir côtoyer de grandes athlètes. Durant la semaine, ma colocataire était Laura Stacey. Je l’ai bombardé de questions », rigole Santerre, tenant dans ses mains son bâton de hockey. Alors que ce camp devrait avoir lieu en août, elle veut maintenant laisser retomber la poussière en profitant de moments familiaux.
La LPHF : enfin !
Interpellée sur la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), la porte-couleurs des Gaiters reflète le sentiment de soulagement que vivent les joueuses professionnelles actuelles. « Il y a enfin une ligue stable, évoque-t-elle. Je suis allée voir deux parties et l’effervescence du hockey féminin est clairement palpable. »
Santerre admet que son rêve le plus cher est de porter le rouge et blanc du Canada sur la scène internationale. Grâce à la nouvelle ligue féminine, l’ancienne capitaine des Cougars aspire également à rejoindre les rangs professionnels.
La droitière reconnaît qu’elle a encore du pain sur la planche avant d’atteindre le sommet. Difficile de croire que ce dernier sera inatteignable pour Santerre, elle qui est déjà à la recherche de nouveaux records à battre.