Le projet d’une Sherbrookoise pour une meilleure inclusion des personnes autistes
AUTISME. Est-ce que des lieux publics pourraient s’adapter à la sensibilité de certaines personnes, notamment celles vivant sur le spectre de l’autisme ? C’est la question que se pose Florence Gendron, une Sherbrookoise de 18 ans.
Depuis deux semaines, Florence recueille des témoignages dans le cadre d’un projet qu’elle souhaite soumettre au conseil municipal, voire à des instances supérieures.
Pour Florence, qui est elle-même sur le spectre de l’autisme, des lieux qui semblent banals, comme une épicerie, peuvent se transformer en véritables épreuves.
« Faire l’épicerie peut être très compliqué pour moi à cause des lumières et de la radio, qui peuvent être trop intenses. Dans une épicerie, il y a aussi beaucoup de mouvements. C’est un endroit qui me demande énormément d’énergie, même quand j’y vais avec mes parents. Parfois, je dois quitter avant d’avoir terminé », explique-t-elle.
Cette problématique a également été mise en lumière dans les nombreux commentaires qu’elle a reçus sur ses publications Facebook. D’ailleurs, Florence a été surprise par la rapidité et l’ampleur des réactions, tant publiques que privées.
« Je suis contente que les gens aient répondu en si grand nombre. C’était important pour moi d’obtenir des exemples et des témoignages variés. Pour l’instant, c’est mission accomplie », se réjouit-elle.
EXPÉRIENCE PARTAGÉE
En parcourant ces commentaires, il devient évident qu’elle n’est pas la seule à affronter ce genre de défis dans certains lieux publics.
« Plus il y a de mouvements, de bruit et de lumières, moins je me sens bien. Ça devient compliqué, et c’est exactement ce que m’ont partagé d’autres personnes. Par exemple, une mère m’a raconté qu’elle aimerait amener son enfant à la piscine de l’Université, mais que l’écho et le bruit rendent l’endroit insupportable. Ce sont des situations qui reviennent souvent dans les témoignages », relate-t-elle.
Parmi les lieux où elle se sent le mieux : la bibliothèque.
« Je suis encore aux études, et après une journée à l’école, je vais souvent à la bibliothèque. Ça me fait du bien. J’adore lire, mais c’est surtout le calme qui m’aide à me détendre après une journée pleine de stimulations. »
Florence précise que son objectif n’est pas de tout changer, mais plutôt de proposer de petites adaptations.
« Je ne veux pas tout transformer. J’ai senti de la crainte dans certains commentaires. Ce qui serait intéressant, ce serait que, pendant une ou deux journées par semaine, il y ait moins de stimuli : moins de bruit, moins de lumière, par exemple. »
À travers ce projet, Florence espère sensibiliser la population et ouvrir une ligne de dialogue.
« Je pense qu’il y a beaucoup à apprendre sur les troubles du spectre de l’autisme. J’ai reçu des messages disant qu’on devait s’adapter, mais je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas à nous de nous adapter, mais à la société de nous faire une place. Ces commentaires montrent que certaines personnes en savent très peu sur le sujet et sur notre réalité », déclare-t-elle.
Pour la suite, Florence prévoit de continuer à recueillir des témoignages au cours des prochaines semaines, afin de créer un document qu’elle pourra présenter aux instances municipales.