Les institutions muséales sont inquiètes

CULTURE. Les plus récentes décisions budgétaires prise par le gouvernement du Québec dans le domaine culturel inquiètent les directions des trois grands musées de Sherbrooke.

Dans un communiqué transmis mardi matin au médias, les trois institutions sherbrookoises, soit le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke, le Musée d’histoire de Sherbrooke et le Musée des beaux-arts de Sherbrooke, parlent d’une même voix pour exprimer leur craintes de voir le financement de la culture être réduit de façon significative et ainsi de voir leur mission de conservation et de diffusion être grandement diminuée.

« Nous vivons présentement un gel dans les sorties scolaires, nous apprenons de l’autre côté une réforme drastique du Programme du premier dimanche du mois gratuit dans les musées et nous sommes toujours en attente des critères de financement pour le Programme d’aide financière aux institutions muséales 2025-2028. C’est très peu rassurant pour le milieu muséal », souligne Alex Martin, directeur général du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke.

La directrice générale et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Sherbrooke, Maude Charland-Lallier rappelle que toute la population, peu importe ses moyens financiers, devrait avoir accès à la culture et que les décisions prises par Québec ont une incidence directe sur celui-ci.

« Ces annonces ont des impacts négatifs considérables pour les institutions culturelles, notamment au niveau financier. Au-delà de cet aspect, les conséquences sont également majeures pour les générations actuelles et futures. Nous sommes persuadés que ces coupures menacent l’universalité de l’accès à la culture, créant des inégalités sociétales à ce niveau. »

Bien que conscients de la réalité économique du Québec, les trois directeurs rappellent  que le milieu muséal est sous-financé depuis des années et que de nouvelles compressions budgétaires rendent leur situation financière des plus précaires.

« Le milieu muséal doit composer avec l’ensemble des contraintes économiques (inflation, augmentation des coûts des matériaux et des fournisseurs, salaires concurrentiels, etc.). Nous croyons que le soutien au milieu muséal se doit d’être bonifié et que la culture doit demeurer une source de fierté. La culture constitue une richesse à supporter, non pas un secteur à amputer davantage, » ajoute David Lacoste, directeur général du Musée d’histoire de Sherbrooke. 

Il est aussi indiqué dans la communication conjointe que plus de 10 000 personnes ont profité des dimanches gratuits dans ces trois institutions en 2024. Leur chiffre d’affaires se situe autour de quatre millions de dollars et pourvoit 60 emplois annuellement, en plus des retombées économiques insufflées par la clientèle touristique.