Les intervenants jeunesse manifestent pour leur sécurité
MANIFESTATION. Une centaine d’intervenants de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) en Estrie se sont rassemblés, mercredi après-midi, devant les bureaux du président-directeur général du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Stéphane Tremblay, afin de dénoncer les agressions et le manque de sécurité dans le cadre de leur travail.
Brandissant des drapeaux aux couleurs de l’APTS et scandant dans les rues des phrases comme « Notre sécurité, une priorité! », les intervenants se sont déplacés à partir du Centre jeunesse de l’Estrie pour aller remettre 150 rapports d’incidents en main propre à M. Tremblay.
Le représentant national de l’APTS en Estrie, Danny Roulx, exprime qu’il est grand temps que des mesures soient misent en place pour que les intervenants soient mieux protégés. « Ils ont eu une rencontre vendredi dernier avec la haute direction de la DPJ où ils n’ont pas senti que leur détresse avait été entendue. Pourtant, il est temps que ça change. On souhaite, en allant déposer ces rapports aujourd’hui, que M. Tremblay réalise l’importance de la sécurité de nos intervenants, que ceux-ci ont besoin de solutions concrètes et ce, rapidement. »
L’ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR
Bien que cette réalité de date pas d’hier, un incident survenu au palais de justice de Sherbrooke le 6 mai dernier est la goutte qui a fait débordé le vase. Une mère aurait agressé une jeune intervenante à l’intérieur de l’établissement. Cette dernière a été transportée à l’hôpital par la suite. Une situation « inacceptable » selon Danny Roulx, qui a dû insister lundi dernier avec l’APTS pour l’ajout d’un agent de sécurité au palais de justice pour protéger les intervenantes.
«C’est quelque chose qui doit être dénoncé, insiste le représentant au sujet de l’incident du 6 mai. Personne ne mérite ça, surtout pas des intervenantes qui ont a cœur leur la sécurité et la santé des enfants avec qui elles travaillent.»
DES SOLUTIONS POTENTIELLES
Plusieurs solutions ont été soulevées pour aider à la sécurité, notamment l’amélioration des conditions dans les lieux physiques, comme au palais de justice, mais également aux nombreux endroits où les intervenants sont appelés à se déplacer ainsi qu’une surveillance accrue le soir alors qu’ils avouent se sentir plus « vulnérables ».
«Ils sont les mieux placés pour exprimer leurs besoins en matière de sécurité. La santé et la sécurité de nos travailleurs doivent être au cœur des priorités, peu importe, si ça engendre des coûts supplémentaires.»
LA RÉPONSE DE STÉPHANE TREMBLAY
Présent pour recevoir les rapports d’incidents, Stéphane Tremblay s’est adressé brièvement aux manifestants, indiquant qu’il entendait leurs revendications. « Vous voulez que ça avance rapidement. Je vais donc essayer de mettre quelque chose en place rapidement afin qu’on puisse poser des gestes. J’entends M. Roulx lorsqu’il demande une collaboration avec l’APTS et j’accueille cette demande favorablement. Nous voulons faire avancer les choses dès les prochaines semaines. »
« La violence que vous vivez dans le cadre de votre travail, qu’elle soit physique ou psychologique, n’a pas lieu d’être. Je peux vous garantir que je vais prendre tous les moyens à ma disposition pour m’assurer que vous puissiez effectuer votre travail dans un environnement sécuritaire », a complété la directrice de la protection de la jeunesse de l’Estrie, Stéphanie Jetté.
Si Danny Roulx s’est avoué relativement optimiste pour la suite des choses, la plupart des intervenants présents ont fait part de leur mécontentement, dénonçant notamment le manque de propositions concrètes de la part de M. Tremblay et de la direction du CIUSSS de l’Estrie-CHUS.
Ils étaient également surpris de voir la présence de trois agents de sécurité sur les lieux, alors qu’ils demandent eux-mêmes plus de ressource pour assurer leur sécurité.
« On a entendu la réponse comme quoi ils se disent préoccupés par la situation, maintenant c’est de savoir, demain matin, qu’est-ce qui va être fait. C’est dans le quotidien des prochains jours et des prochaines semaines qu’on va voir s’ils vont tenir leurs promesses. C’est beau les réponses, mais ça nous prend des solutions concrètes », termine M. Roulx.