Les secrets d’une recruteuse…  dans le monde de l’éducation

ÉDUCATION. Dans le cadre de ses fonctions à l’Université Bishop’s, Lyssa Paquette a été décorée du titre « Leader du futur » du Conseil des écoles internationales.

Cette gestionnaire du bureau de recrutement et de la rétention des étudiants a appris la bonne nouvelle lors du forum de cette organisation auquel elle a participé à Dublin, en Irlande, le 17 novembre dernier. « Ç’a été toute une surprise, confie celle qui est également citoyenne et conseillère municipale à Sainte-Edwidge-de-Clifton. Le Conseil des écoles internationales représente 1500 établissements dans plus de 120 pays, des écoles secondaires aux universités. S’être démarquée à cette échelle, c’est quelque chose d’extraordinaire et j’en suis très honorée. »

« C’est une grande reconnaissance non seulement pour Bishop’s, mais aussi pour le Canada, puisque je ne suis que la troisième Canadienne à avoir obtenu ce prix », note-t-elle.

Lyssa Paquette a remporté le prix « Leader du futur » du Conseil des écoles internationales. Elle l’a reçu lors d’une cérémonie tenue en Irlande, le 17 novembre dernier. (Photo Sherbrooke.info – Vincent Cliche)

PROFESSION: RECRUTER DES ÉLÈVES

En poste à titre de gestionnaire du bureau de recrutement et de la rétention des étudiants depuis cinq ans déjà, Lyssa Paquette gère une équipe d’une dizaine de personnes. « Notre but est de faire connaître notre institution et sa mission chez nous ainsi qu’à l’étranger afin de maintenir une certaine diversité sur le campus », explique la souriante jeune femme de 31 ans.

Sur les près de 3000 étudiants qui fréquentent le campus, un peu plus de la moitié d’entre eux proviennent du Québec. D’autres provinces canadiennes, dont l’Ontario, l’Alberta, la Colombie-Britannique et les Maritimes, sont aussi représentées, de même que plusieurs autres pays.

Comment ceux-ci se sont-ils retrouvés dans l’arrondissement Lennoxville afin de poursuivre leurs études? « La plupart d’entre eux sont recrutés, explique Mme Paquette. On a une présence dans tous les marchés, que ce soit lors de foires, par exemple. On travaille également en collaboration avec le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur au Québec et avec des instances du gouvernement fédéral. On a des partenaires dans différentes ambassades. Tout ça fait partie de nos stratégies. »

Au moment de la rencontre, des membres de l’équipe de recrutement se trouvaient en Angleterre, en Belgique, en Suisse… ainsi qu’à East Angus! Car oui, ils sont aussi appelés à faire connaître Bishop’s dans des écoles secondaires de la région.

Aux dires de la gestionnaire, il faut d’ailleurs faire preuve d’ingéniosité pour tirer son épingle du jeu face à de plus grands joueurs dans le marché de l’éducation. « Nous sommes une université de petite taille, alors il est plus difficile pour nous d’être reconnus. N’empêche, on fait des vagues à l’international. »

« Ça peut aussi jouer en notre faveur, car certains étudiants préfèrent les plus petits campus. Il y a aussi la possibilité d’étudier en anglais pour ceux qui n’ont pas eu la chance de le faire. Même chose pour les gens qui souhaitent apprendre le français et vivre dans un milieu majoritairement francophone. Notre modèle d’éducation libre peut aussi plaire à certaines personnes qui viennent d’un autre pays où leur choix est plutôt limité en matière de programmes. Parlant de programmes, nous avons des volets très spécifiques, dont ceux d’administration des arts, de théâtre musical et d’astronomie [on retrouve d’ailleurs sur le campus un télescope de plusieurs millions de dollars]. Bref, tout le monde peut y trouver son compte. »

FINANCEMENT D’ÉTUDIANTS CANADIENS

Au cours des dernières semaines, le gouvernement du Québec a décidé d’adopter une nouvelle réglementation concernant des coupures dans le financement universitaire d’étudiants canadiens souhaitant poursuivre leurs études dans des établissements anglophones.

La mesure touche bien évidemment Bishop’s. « On voit déjà des impacts de notre côté, souligne Lyssa Paquette. On devient malheureusement moins accessible pour beaucoup d’étudiants du reste du Canada qui préféreront demeurer dans leur province. On travaille fort pour faire valoir notre point et l’importance de notre rôle au sein des Cantons-de-l’Est. On espère qu’on sera entendu par le gouvernement », lance la gestionnaire du bureau de recrutement et de la rétention.