Les Sentinelles : des lieux sécurisés au centre-ville sont déployés
CENTRE-VILLE. Les personnes qui ne se sentent pas en sécurité au centre-ville auront désormais une alternative. La Ville de Sherbrooke, en collaboration avec une initiative citoyenne, lance « Les Sentinelles », un projet permettant aux Sherbrookois de se réfugier dans certaines entreprises du centre-ville.
Issues d’une mobilisation citoyenne visant à renforcer le sentiment de sécurité dans ce secteur, Les Sentinelles seront déployées tout au long des rues Wellington Sud et Nord.
Pour l’une des instigatrices du projet pilote, Sondès Allal, cette initiative représente une occasion de rendre le centre-ville plus sécuritaire en offrant des lieux où les personnes pourront se ressourcer ou « retrouver leurs esprits en cas de besoin ».
« Cela faisait quelques mois que cette idée nous trottait en tête. On veut que les citoyens, résidents ou non, vivent la meilleure expérience possible au centre-ville et dans notre ville. Il nous est tous déjà arrivé de vivre certaines situations nous faisant ressentir un sentiment d’insécurité momentanée. Dans la plupart des cas, il suffirait d’avoir un endroit où s’abriter le temps que le danger perçu passe », explique Mme Allal. Elle ajoute que son souhait est né de deux incidents que sa fille a subis à Sherbrooke, dont un au centre-ville.
Elle a donc travaillé cette idée avec la directrice générale du CAP Estrie, Marie-Andrée Pelletier et le co-propriétaire du Ô Chevreuil – Taverne américaine, Charles-Emmanuel Pariseau.
Au total, huit entreprises ou organisations ont décidé de participer à la première phase du projet : Estrie Aide, Café 440, La Maison du Cinéma, le Boquébière, le Tremplin 16-30, Ô Chevreuil – Taverne américaine, la boutique t.a.f.i et compagnie, ainsi qu’À Fleur de Vie.
Des autocollants « Les Sentinelles » sur les vitrines permettront aux citoyens d’identifier facilement les établissements prenant part à ce projet pilote, qui s’étendra sur six mois.
Un ajout nécessaire
Selon Mme Allal, le projet démarre volontairement avec un nombre restreint de « Sentinelles » afin de permettre des ajustements avant d’envisager une expansion à d’autres quartiers de la municipalité, si le projet s’avère un succès.
La conseillère municipale du district de Brompton et présidente de la commission de la sécurité et du développement social, Catherine Boileau, a rapidement été convaincue de la nécessité d’un tel dispositif au centre-ville.
« Si nous voulons que les citoyens se réapproprient le centre-ville, il faut renforcer leur sentiment de sécurité. Nous voulons être acteurs du changement, et non des spectateurs, afin de développer un sentiment d’appartenance, de sécurité et un filet social fort. Je dois dire que ce projet m’emballe », déclare Mme Boileau.
Cette initiative s’ajoute à d’autres projets déjà en place, comme le registre des caméras de surveillance du Service de police de Sherbrooke (SPS) et l’ajout d’effectifs de l’Équipe mobile d’intervention psychosociale (ÉMIP), contribuant à rendre le centre-ville plus sécuritaire.
« Le sentiment de sécurité varie d’une personne à l’autre en fonction des expériences vécues. Mais désormais, si ce sentiment diminue à cause d’un incident, il existera au moins des endroits où les gens pourront se réfugier », ajoute-t-elle.
Sur ce point, le capitaine du SPS, Sébastien Ouimet, assure que le centre-ville de Sherbrooke demeure sécuritaire.
« Comme toutes les villes, nous ne sommes pas à l’abri de certains événements, mais les rapports des dernières années confirment que la situation est sous contrôle », explique-t-il.
Soutenu par le Service du développement économique, dans le cadre d’une démarche de développement économique, social et inclusif du centre-ville, ce projet, qui coûtera 6000 $ en 2025, répond en partie aux préoccupations des citoyens quant à leur sentiment de sécurité.
Le projet pilote comprend également des formations pour les entreprises participantes, offertes par différents organismes de la ville.
« Il est vrai que dégager du temps pour cette initiative a été un défi pour les commerçants, mais ils ont accepté parce qu’ils considéraient que cela apportait une réelle plus-value à Sherbrooke », souligne Mme Allal. Elle ajoute que certains commerçants estiment que cette formation devrait devenir une norme, au même titre qu’une formation de premiers soins.