Marchands de mémoire et d’histoires

SPECTACLE. Avec leur première offrande « Sur les traces du territoire », le groupe a partagé par la chanson, la poésie et le conte, la traversée du territoire estrien par un vieux marcheur cherchant à mieux le connaître et le définir. La plus récente création du groupe repose sur les mêmes bases, mais offre cette fois, de nouvelles perspectives.

La proposition des Marchands de Mémoire est construite sur les points de vue des différents personnages de la mythologie québécoise qui ont forgé l’identité de la région. « Le tisonnier des souvenirs » raconte en musique et en paroles, l’histoire de ces explorateurs, de leurs découvertes, leurs combats et de l’appropriation du territoire.

L’auteur et conteur Jean-François Létourneau explique qu’après avoir présenté le spectacle précédent pendant sept ans, l’équipe voulait garder une certaine continuité avec les thèmes de la mémoire et du territoire, mais que l’aspect conté allait prendre plus de place en prestation.

« Le premier spectacle mettait surtout la poésie de l’avant ; chose qui s’est transformé au fil des représentations. Pour celui-ci, on a vraiment travaillé à partir du conte, de l’oralité et ça se ressent sur scène, c’est plus naturel. La touche poétique demeure quand même présente », confie-t-il.

L’idéation de ce nouvel opus s’est donc fait de façon organique pour les quatre membres de la formation. En plus du conteur, le groupe est composé des musiciens Olivier Brousseau (guitare, basse, voix), Stéphanie Blanchette (voix, podorythmie) et Jérôme Fortin (voix, guitare, mandoguitare).

« On a créé le spectacle les quatre ensemble. Nous sommes très complémentaires et on développe nos idées à partir d’un ressenti, d’une image ou d’un thème, que ce soit avec de la musique, d’en faire un conte ou d’y mettre une touche de poésie. Tout le monde se nourrit mutuellement et c’est vraiment riche comme expérience de création », confit-il.

Les Marchands de mémoire convient l’auditoire à une rencontre à la manière de ces soirées passées autour du feu de camp, où l’on se raconte histoires et légendes. La proposition est une épopée suivant la trajectoire des défricheurs de l’identité québécoise à travers les aventures d’un coureur des bois, la complainte de la veuve d’un Patriote, ou les vicissitudes d’un mineur-moonshiner.

« Ce sont des chansons et des contes qu’on avait envie de travailler qui nous ont menés à ces trois figures. C’est aussi l’envie d’explorer des impressions où le territoire en est la principale influence. Un projet comme -celui-là représente beaucoup de recherche ; autant dans les archives que dans le répertoire de chansons traditionnelles. Les quatre membres ont toujours les antennes allumées », illustre l’auteur.

Bien que le premier spectacle eut été adapté en un livre audio, pour Le tisonnier des souvenirs, le quatuor est à soupeser si ce sera le cas. Pour l’instant, seules les pièces musicales sont enregistrées pour l’instant indique Jean-François Létourneau. « Le conte, je pense que c’est quelque chose qui se vit en personne ; d’écouter et de faire une rencontre humaine. Je n’ai pas l’impression que c’est le support optimal pour ça, mais pour la chanson, c’est certain qu’on y réfléchit. Un album avec un livret qui présente le spectacle serait plus pertinent dans ce cas-ci. »

Les prochains mois seront consacrés à peaufiner et promouvoir la production. La formation se produira en supplémentaire le 2 février à La Petite Boite Noire de Sherbrooke.