Moisson Estrie: une avancée majeure dans la gestion des denrées

ALIMENTATION. Un projet pilote important dans le monde de la distribution de denrées est en cours. L’organisme Moisson Estrie teste depuis deux ans la numérisation de la distribution des dons alimentaires.

Cette plateforme vise à optimiser le flux régulier des denrées. La gestion de l’inventaire sera ainsi facilitée. C’est une manière de mieux répondre au besoin des différents organismes selon le directeur général de Moisson Estrie, Christian Bibeau.

« L’objectif est d’accélérer le processus, mais surtout, préciser notre approvisionnement pour aider les organismes. Si, par exemple, La Grande Table va sur la plateforme, elle saura que l’on a un nombre  »X » de piments. De plus, les commandes seront plus rapides à effectuer ».

Le projet pilote va bon train, si bien que M. Bibeau croit que le système sera plus efficace à partir de janvier 2024. « L’imprévisibilité dans la gestion des denrées est l’un des soucis pour le moment. En partie, les organismes nous faisaient des commandes aléatoires ne sachant pas si leurs besoins allaient pouvoir être comblés par notre inventaire ».

Les organismes pourront également mieux planifier les menus en sachant ce que Moisson Estrie a en réserve.

Si un tel projet a pu être mis sur pied, c’est notamment grâce à Champ d’actions, le collectif en sécurité alimentaire de Sherbrooke. Plusieurs organismes, dont La Grande Table et Moisson Estrie, font équipe afin de faciliter les opérations. Cette collaboration a permis de faire l’acquisition d’un camion réfrigéré commun il y a quelques années. Un achat qu’aucun organisme communautaire n’aurait pu se permettre sans « la force du nombre ».

Christian Bibeau est confiant qu’une telle avancée fera changer le visage de la distribution de denrées. (Photo Sherbrooke.info – Marc-André Fortin)

Le directeur général de La Grande Table, Vincent Boutin, indique que depuis un an, la concertation est en accélération.

« Pour le moment, on est un peu comme un canard. De surface, ça semble très calme, mais en dessous, les petites pattes se font aller. On est en train d’établir notre nouvelle vision et notre plan de match. L’approvisionnement est un défi, les denrées coûtent de plus en plus chères et les dons alimentaires sont moindres, alors que les demandes explosent ».

M. Boutin croit que l’insécurité alimentaire est un problème qui concerne la collectivité. Les solutions pour pallier cette problématique peuvent être nombreuses et cette numérisation en fait partie.

« L’évolution de la demande est importante dans la dernière année. C’est certain que ce n’est pas que le collectif qui peut régler la situation. On va avoir besoin des différents paliers de gouvernements. On travaille sur la diminution de cette insécurité sur l’ensemble de la clientèle de la société. Il y a un dicton qui dit que ça prend un village pour élever un enfant. La question de l’insécurité alimentaire, c’est un peu ça, c’est l’affaire de tout le monde ».