Pas de montant pour le moment
VÉHICULES. La Ville de Sherbrooke va de l’avant avec une taxe d’immatriculation pour le financement du transport en commun. Les élus ne se sont pas entendus sur un prix, qui sera fixé dans deux semaines lors du prochain conseil municipal.
Dans ce dossier, ce sont cinq propositions qui ont été présentées lors de la séance plénière du 7 mai aux élus, allant de mettre le poids de cet ajout sur le compte de taxe ou encore jusqu’à rendre le transport en commun complètement gratuit. Selon les différents scénarios, des frais allant de 34 $ à 185 $ étaient proposés.
La recommandation du comité exécutif était de taxer les automobilistes de 74 $, ce qui permettrait d’atteindre la cible d’ajout de service voulue de 3 % à 5 %, d’attirer les jeunes de 12 à 17 ans en rendant le tarif de la passe mensuelle à 10 $ au lieu de 66,50 $, ainsi qu’une réduction de 10 % sur tous les titres de transport. Cette proposition a été rejetée lors du vote au conseil municipal. Certains affirmaient que le montant était trop haut.
La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, estime que les bénéfices pour la clientèle jeunesse et les utilisateurs de la STS auraient été majeurs.
« Pour une famille qui doit payer près de 700 $ par année pour le service de transport, en plus des autres dépenses associées aux transports, c’est majeur et je trouve que c’est dommage. Ce qui était beau avec notre proposition, c’était qu’on se disait que tant qu’à payer, ce serait plaisant que les gens voient qu’est-ce qu’ils avaient en retour », a-t-elle dit en point de presse après la séance.
Selon la SAAQ, il s’agit de 100 000 véhicules de promenade qui sont immatriculés sur l’ensemble du territoire de Sherbrooke.
Cette décision s’explique par les délais « très courts » qu’offre le gouvernement aux différentes villes pour se positionner sur cette question, alors qu’elles doivent présenter le montant choisi à la SAAQ avant le 31 mai prochain. Rappelons que le 8 décembre dernier, le gouvernement Legault a étendu la loi aux villes voulant taxer les automobilistes afin d’aider le financement du transport en commun. Un pouvoir qui était réservé jusqu’à tout récemment à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).
Ayant voté contre la proposition du comité exécutif, Paul Gingues a soutenu qu’il faudrait « connaître plus clairement le plan d’action de la STS à propos de l’ajout de service ».
« Je suis mal à l’aise de taxer les citoyens pour un service qui ne pourra pas s’améliorer à court terme. C’est bien beau de dire que l’on vise un ajout de 3 à 5 %, mais c’est le comment nous allons faire. Les gens ne prennent pas l’autobus parce que cela ne répond pas à leurs besoins », mentionne le conseiller du district de l’Université.
Une proposition appréciée par plusieurs élus était celle de la conseillère de Saint-Élie, Christèle Lefebvre, qui souhaitait que Sherbrooke imite la Ville de Québec, qui a récemment décidé de se doter d’un prix minimum de 10 $, se permettant ainsi plus de temps afin de fixer un prix.
Rappelons que la contribution de la Ville de Sherbrooke en 2024 est de 23,4 M $, ce qui représente 46 % des revenus de la Société de transport de Sherbrooke (STS).