Pas de protection, sans plan d’action ?

ARBRES. Sherbrooke veut mieux protéger les arbres sur son territoire alors que la politique de l’arbre et du verdissement sera déposée aux élus lors du prochain conseil. Cependant, certains élus restent sur leur faim, estimant qu’il manque des outils pour assurer une protection adéquate en attendant le plan d’action prévu pour mai prochain.

Ce point de vue est partagé par plusieurs élus, dont la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin.

« La présence des arbres est profondément ancrée à Sherbrooke. Je trouve que nous en sommes encore aux principes, alors que les attentes portaient sur le « comment » nous allions les protéger. Est-ce que cela passe par des amendes ? Si oui, quel montant ? Je pensais qu’aujourd’hui, nous arriverions avec des outils concrets pour agir », estime-t-elle.

Rappelons que cette politique a pour but de maintenir et d’améliorer la forêt urbaine, ainsi que de réduire les îlots de chaleur. L’un des objectifs sera d’adopter l’approche 3-30-300, qui consiste à voir au minimum trois arbres depuis son domicile, à se déplacer dans des quartiers avec 30 % de couvert arboré et à vivre à moins de 300 mètres d’un espace vert.

« La volonté est là et l’a toujours été. Je suis forcée d’admettre que nous n’avons pas plus d’outils pour protéger les arbres à l’heure actuelle. Je trouve que mai, c’est très loin. Je veux que nous commencions à discuter dès maintenant des prochaines étapes », ajoute Mme Beaudin.

Plusieurs autres élus, dont Laure Letarte-Lavoie, auraient également souhaité que le plan d’action, prévu pour s’étendre sur cinq ans, soit joint à la politique. Elle craint qu’un dépôt en mai compromette l’adoption du règlement avant la fin du mandat.

« Il y a eu tellement de dossiers au comité consultatif d’urbanisme qui respectaient tous les règlements de zonage, et les citoyens venaient nous voir après coup en nous demandant pourquoi le boisé avait été rasé… Jusqu’où sommes-nous prêts à aller en tant que conseil municipal ? », se -demande-t-elle.

Pour cette dernière, les arbres font partie intégrante du patrimoine d’un quartier ou d’une rue.

« Il faut être plus ambitieux, il faut être prêt à se battre pour défendre nos arbres. Nous devons l’exiger et demander aux promoteurs de trouver des moyens de les protéger », insiste la conseillère du district de l’Hôtel-Dieu.

Par ailleurs, des analyses de l’indice de canopée par secteur montrent que certains quartiers de -Sherbrooke sont plus chauds que d’autres. En général, la situation est relativement bonne, avec 42 % du territoire couvert par la forêt urbaine, selon la chargée de projet en environnement à la Ville de Sherbrooke, Chantal Pelchat. Elle souligne que cet indice différencie Sherbrooke des autres villes ayant une politique de l’arbre ailleurs dans la province.

Cependant, l’inégalité face aux îlots de chaleur demeure un enjeu. Certains secteurs, comme le -centre-ville et l’est de Fleurimont, affichent un indice de canopée inférieur à 30 %.

De son côté, la présidente de la Commission de l’environnement s’est dite heureuse du dépôt de ce projet qui était « attendu » par les citoyens.

« C’est le dossier le plus mobilisant sur lequel j’ai travaillé cette année. La protection des milieux naturels est importante. On le voit qu’il y a beaucoup d’attente de la part des citoyens. »

Rappelons que Mme Bellerose avait déposé un avis de proposition lors du dernier conseil municipal pour que le dossier soit traité lors de la prochaine séance. Elle jugeait que le dossier avait été immobilisé au comité exécutif.